Pour que vivent les langues et les cultures
Les Manouches, les Indiens et les Occitans
de
gauche à droite : Maria Daumas (Manouche), Clifford Moar (Innu), Alain
Daumas (Manouche), Kevin Mustus (Stoney), JC. Drouilhet (Oc), Jessie
Daumas (Man.), José Baptiste (Man.)
"Où vont les langues minorisées ? Quelle culture avec quelle langue ?" Telles
sont quelques-unes des questions qui seront posées et débattues au
cours des rencontres de cet "Eté Indien 2007" qui commencera le mardi
21 mai et se poursuivra jusqu'au lundi 28 mai
Cette
année nous aurons l'immense plaisir de recevoir deux professeurs de
langue osage. John F. Maker et T. Vann Big Horse dont nous avons
précédemment publié dans ce blog les photos et une biographie sommaire.
Nous publierons prochainement d'autres photos d'eux et aurons
l'occasion de revenir sur la situation actuelle de leur langue.
Il semblerait qu'une vaste prise de conscience soit en cours
d'émergence parmi les peuples de la planète. Une langue qui disparaît
est une bibliothèque qui brûle, entend-on. Au train où vont les choses,
si rien n'est fait, dans un siècle ne subsisteront que quelques langues
dominantes et la culture qui va avec. Personne n'est certain que le
français en fera partie. C'est bien ce qui explique la formidable
réussite de la manifestation de Béziers le mois dernier.
Mais les Manouches, qui sont-ils ? Ce peuple nomade (à l'origine
et encore) appartient à la grande famille tsigane qui comprend aussi
les Gitans, les Sintis et les Roms. En Angleterre on les appelle
Gypsies, Tziganers en Allemagne et en France, vulgairement les Gitanes,
les Romanichels, les Bohémiens. Eux-mêmes se dénomment les "Gens du Voyage". Originaires
de la vallée du Sint, affluent de l'Indus en Asie, leurs ancêtres ont
fui voici cinq ou six siècles une invasion, sans doute mongole. Leur
diaspora s'est répandue dans toute l'Europe où ils ont pratiqué une vie
nomade, d'abord sous la tente, puis en roulotte (les verdines) et
maintenant en caravane. La plupart se sont sédentarisés mais continuent
à être attirés par le voyage et il n'est pas rare qu'une caravane serve
de chambre à coucher à côté de la maison. Issus d'un même peuple ils
pratiquaient la même langue. Celle-ci s'est diversifiée et les
variantes ont évolué séparément, intégrant de nombreux mots de la
langue du pays d'installation. Ce fut le cas des Manouches dont on
connaît certains représentants devenus célèbres comme Django Reinhart.
Hélas ! ici aussi les traditions se perdent et les langues sont
de moins en moins pratiquées. Alors les Manouches ont pris conscience
de qu'ils risquaient de perdre : leur âme, et voici maintenant qu'ils
s'emparent du problème culturel qui les concerne. Ils vont reprendre
l'enseignement de leur langue.
Depuis sa création,
OK-OC a toujours voulu associer les Manouches aux rencontres avec les
Indiens et les Occitans. Cette fois encore, on verra se côtoyer toutes
ces personnes d'origines différentes mais toutes unies par le même
souci, le même objectif, celui de conserver leur identité dans l'unité
et la diversité. Les "espèces culturelles" sont autant menacées que les
espèces vivantes.
Ces questions seront évoquées à
l'occasion de deux rencontres à Montauban :
- le jeudi 24 mai à partir de 17h à la salle de projection de l'Ancien Collège (rue du Collège)
- et le vendredi 25 mai à partir de 18 h au Centre de loisirs du Ramiérou (rue du Ramiérou). ce dernier rendez-vous aura un contenu plus festif et commencera par un pique-assiette (chacun apporte un plat ou dessert et une boisson à partager, plus ses couverts et son pain)
En attendant voici une autre photo de nos précédentes rencontres Indiens-Manouches
les mêmes plus les enfants du voyage