dossier de presse
Deux Indiens Osages à
Toulouse
Chaque année l’association Oklahoma-Occitania (OK-OC) de Montauban organise un « Printemps Indien » avec la participation de membres de la tribu des Indiens Osages d’Oklahoma.
A l’origine de ces échanges culturels, une étonnante histoire. En novembre 1829, trois Indiens Osages exténués se présentaient à l’évêché de Montauban — l’actuelle mairie — pour demander de l’aide car ils ne savaient comment rentrer dans leur village du Kansas. Ils achevaient là un parcours d’errance de deux ans et demi en France et en Europe. L’évêque Mgr Dubourg avait fait organiser des quêtes dans le diocèse et sollicité des subventions auprès des mairies de Montauban et Toulouse. Ainsi les Osages perdus retrouvèrent leur tribu et racontèrent leurs aventures. Le récit fut transmis d’une génération à la suivante jusqu’à nos jours. Lorsque OK-OC découvrit cette belle histoire, on renoua le contact avec la tribu, qui avait été déplacée en Oklahoma, et les échanges commencèrent avec la fébrilité que l’on imagine. C’était en 1989. Depuis ce jour, on rencontre régulièrement des Osages en Occitanie et des Occitans en pays osage.
Ce Printemps Indien 2007 d'OK-OC sera axé cette année sur le thème des langues indigènes ou autochtones, celles que parlaient les ancêtres et qui furent, pour des raisons diverses mais toutes avec le même souci de nivellement culturel, reléguées aux niveaux de langue "sauvage", de parlers "vulgaires", de "patois". Elles furent combattues dès le plus jeune âge et condamnées à disparaître dans un illusoire souci d'unité nationale.
Mais voilà qu'aujourd'hui elles resurgissent de partout, renaissent de leurs cendres, sont enseignées avec une volonté farouche de ne rien perdre de la culture et des valeurs qu'elles portent. Le 17 mars la manifestation occitane de Béziers obtenait un brillant succès ; de même on observe en Oklahoma une volonté politique de renaissance de la langue osage qui est enseignée dans toute la réserve et il en va ainsi avec d’autres langues indigènes dans le monde.
Deux enseignants de la langue osage, John Maker et Vann Big Horse, séjourneront en Midi-Pyrénées du 21 au 28 mai. Ils interviendront dans des écoles et collèges du Tarn-et-Garonne et rencontreront le public de Montauban, Albias et Toulouse pour parler de l’avenir des langues indigènes. Ce sera aussi pour eux l’occasion de découvrir la culture occitane qui se manifestera à chaque détour de leur programme. A noter que l’Occitanie est désormais connue en Oklahoma où le « Se Canta » se fredonne parfois sous les tipis des jours de fête.
A Toulouse les deux invités osages seront accueillis à l’Ostal d’Occitania, 11 rue Malcousinat, le samedi 26 mai à partir de 15 heures par M. le maire Jean-Luc Moudenc, Me Jean-François Laffont, président de Convergencia Occitana et Gérard Massip, président d’OK-OC. Les personnes intéressées sont chaleureusement conviées à cette rencontre.
Le lendemain dimanche 27 mai les deux personnalités osages seront présentes toute la journée au Forum des Langues, place du Capitole au stand de la langue Osage tenu par OK-OC. Ils animeront des ateliers de langue osage et prendront part au débat de 17 heures où l’on pourra les entendre s’exprimer dans la langue de leurs ancêtres.
Les
Indiens Osages
Les Osages font partie de la grande famille
des Sioux dont ils constituent la branche Deghiha.
Autrefois chasseurs de bisons dans les
plaines du Missouri, du Kansas et de l’Oklahoma, les redoutables guerriers
osages durent céder leur territoire de chasse au gouvernement des Etats-Unis.
Regroupés dans une réserve au nord de l’Oklahoma, ils traînèrent longtemps une
existence misérable que vint bouleverser la découverte du pétrole dans leur
sous-sol. Propriétaires collectifs des gisements ils firent des études et
accédèrent ainsi à des postes de responsabilité.
Aujourd’hui les Osages exercent des
professions diverses en Oklahoma et dans d’autres Etats, mais chaque année au
printemps ils sont des milliers à se réunir dans leur réserve pour les danses
traditionnelles et la reconquête de leur identité.