Bolivie : Evo Morales réélu président, mais...
Qui veut la peau d'Evo Morales ?
C’est par dizaines de milliers que paysans, mineurs et déshérités se sont emparés de la rue pour fêter la victoire d’Evo Morales, reconnu comme un des leurs. Evo Morales, un planteur de coca qui, enfant, gardait les lamas et qui a quitté l’école à 12 ans, est aujourd’hui officiellement à la tête du pays pour s’être engagé à défendre et faire reconnaître les droits des Indiens : « Les 500 ans de résistance indienne n’ont pas été vains », a-t-il déclaré dans son discours d’investiture. Que ce soit précisément un Indien qui accède à la magistrature suprême d’un Etat américain constitue un tournant. Les Boliviens espèrent que cette relève historique sera un facteur de stabilité dans le pays où des mouvements de rue ont renversé les deux présidents précédents. La population y voit la victoire d’une lutte sur l’apartheid virtuel dont elle était victime. Elle est confiante dans les déclarations d’Evo Moralès qui veut « réconcilier la majorité indigène et pauvre avec l’élite d’origine européenne », et qui espère désormais une meilleure répartition des richesses au sein du pays.
Car tel est désormais l'enjeu : pour sortir la Bolivie de l'impasse politique et de la division, Evo Morales devra calmer la fièvre autonomiste et empêcher les oligarchies de faire main base sur la rente pétrolière, gazière et agricole.