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Oklahoma-Occitania
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Oklahoma-Occitania
  • Échanges culturels entre les Occitans de France et les Indiens d'Amérique (USA, Canada) : tribus Osage, Kiowa, Comanche, Cherokee, Pawnee, Choctaw, (Oklahoma), Lakota (Sud Dakota), Innu (Canada), etc.
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6 octobre 2009

Eté Indien 2009 (9)...

Terres indiennes en Occitanie

LES DONS DE TERRE depuis 1992


Rotation_deplaqlauz

La plaque de la terre indienne de Lauzerte (82)

    Lors des Étés Indiens organisés au cours de ces vingt dernières années par l'association Oklahoma-Occitania, plusieurs municipalités de la région ont accepté de donner une parcelle de leur territoire communal à une tribu d'Indiens d'Amérique. Ce sont les villes de Montauban, Lafrançaise, Albias, Saint Nicolas-de-la-Grave, Cazes-Mondenard, Lauzerte, Montech en Tarn-et-Garonne ; Beauville dans le Lot-et-Garonne ; Castelnau-Montratier dans le Lot ; Lisle-sur-Tarn dans le Tarn ; Sauveterre de Comminges et Alzen en Ariège.

    Les nations indiennes bénéficiaires de ces dons ont été les suivantes: Osage, Cherokee, Ponca, Navajo, Pawnee, Seminole, Kiowa, Lakota, Stoney, Innu et Choctaw.

    Il ne s'agit-là, bien entendu, que de dons symboliques n'ayant donné lieu à l'établissement d'un quelconque acte officiel. Seule compte la parole donnée sur l'engagement de considérer et faire considérer cette terre, par la population locale ainsi que par les visiteurs, comme étant désormais une terre indienne.

    A cet effet, plusieurs communes ont jugé opportun d'ériger une stèle commémorative ou un monument dédié à la tribu ainsi parrainée.

    Par exemple à Montauban, le "Rond des Osages", situé à proximité de la rocade (sortie sur Sapiac) est orné de trois structures métalliques tubulaires peintes en bleu, jaune et rouge, représentant les motifs symboliques osages.


rond_des_osages1

14 juillet 1992 : inauguration du rond des Osages

(la plaque initiale était volée quelques jours après l'inauguration)

    Une autre terre indienne, donnée aux Osages et aux Cherokees par la ville de Montauban est une petite parcelle du Jardin des Plantes sur la rive gauche du Tescou. Une stèle y a été dressée sur laquelle on peut lire :

 « En novembre 1829, trois Indiens d'Amérique de la Nation Osage furent abandonnés en Europe et recueillis à Montauban. Ils retournèrent dans leur pays grâce à la générosité des Montalbanais. En souvenir de cette émouvante histoire, et en signe de gratitude pour l'hospitalité généreuse que les Indiens d'Amérique ont toujours prodiguée à leurs premiers visiteurs français des siècles passés, le 22 juillet 1992, la ville de Montauban représentée par son Maire, Hubert Gouze, a donné cette parcelle de terre aux tribus Osage et Cherokee. Amis visiteurs, vous êtes ici devant une terre indienne. Respectez-la autant que les Indiens d'Amérique qui, de tous temps, ont respecté la  Terre-Mère.

  "La terre n'appartient pas à l'homme, l'homme appartient à la terre "
( Chef  Seattle ) » 

    De plus, un Séquoïa a été planté ce jour-là par la jeune représentante de la Nation Cherokee (Sequoyah était le nom d'un chef célèbre dans l'histoire des Cherokees).

    Ces dons de terre semblent avoir été bien acceptés par les populations concernées et la fréquentation des stèles commémoratives par les gens de passage comme par les citadins accompagnés de leurs amis en visite, dénote un intérêt certain du public pour une initiative amenant à s'interroger sur le respect de la terre. Enfin, la fonction éducative d'une telle dédicace, s'appuyant sur l'intérêt des enfants pour les Indiens d'Amérique, semble évidente.

  

 Le rond des osages à Montauban

Rond_des_Osages2

   
Dédié à la nation Osage, ce rond-point a été inauguré le 14 juillet 1992 par Monsieur Roland Garrigues, Député-Maire de Montauban, en présence des délégués de neuf nations indiennes de l’Oklahoma.

Contrairement à l’interprétation qui en est souvent faite, ces trois structures tubulaires ne représentent pas des totems. Les mâts totémiques, en effet, n’appartiennent ni à la culture osage ni à celle de la plupart des peuples autochtones d’Amérique. Seules, certaines tribus de la côte ouest en érigeaient autrefois dans leurs villages.

A lui seul, le cercle sacré est déjà un puissant symbole. Il représente l’union cosmique de l’homme avec la nature et la divinité (Wah-kon-dah chez les Osages). On y retrouve l’horizon, la voûte céleste, la course du soleil et la ronde des saisons.

Symbole toujours: l’arbre de vie que l’on retrouve dans maintes civilisations à travers le monde. Ce sont des arbres à feuillage persistant – des pins – ont été plantés à l’intérieur du cercle.

Les trois structures en tubes représentent les trois Osages, deux hommes et une femme, qui furent accueillis et réconfortés par les Montalbanais en hiver 1829 après une errance de plus de deux ans en France et en Europe.. Les couleurs choisies sont elles-mêmes chargées de sens: le rouge pour le feu, l’été et l’amour; le bleu pour l’air, l’eau, le printemps et l’esprit; le jaune pour la terre et le soleil.

Les motifs ornementaux sont ceux que l’on peut voir encore aujourd’hui dans les larges rubans appliqués sur les vêtements traditionnels des cérémonies osages, les jambières des guerriers comme les robes des femmes.

Les formes géométriques de ces motifs sont caractéristiques des Indiens des Plaines. On y reconnaît une ligne brisée en escalier, refermée sur elle-même et le losange.

La première symbolise le tonnerre, puissance terrifiante qui régit le monde. Le losange est représentatif des « mondes superposés », autrement dit des quatre niveaux d’organisation de la matière: le chaos initial, le monde minéral, le monde vivant et enfin l’humanité. Ainsi le message codé dans l’édifice bleu s’explique: les harmonies universelles sont en équilibre fragile, menacé à tout instant par des forces supérieures que l’on doit respecter.

L’édifice jaune, celui du milieu, est orné du motif le plus répandu: la flèche. A la fois arme de guerre et de chasse la flèche protège la famille et assure sa subsistance.

L’édifice rouge enfin est un rappel des motifs précédents (flèches, tonnerre, mondes superposés) réunis en synthèse: « Respectons, préservons et protégeons la Terre notre mère dont les équilibres sont fragiles ». On reconnaît là un discours très actuel qui nous rappelle la sagesse de ces peuples amérindiens, humiliés et bafoués dans leur relation la plus sacrée à la Terre-Mère. L’intérêt qui se manifeste depuis quelque temps dans les pays européens pour les Indiens d’Amérique réside peut-être en cette redécouverte de l’humain dans son rapport à la nature.

Si ces symboles qui ornent maintenant l’une des entrées de notre ville pouvaient introduire une réflexion, alors les Osages perdus de 1829 auraient laissé une trace durable de leur passage à Montauban, voici 180 ans. Une piste que nous pourrions suivre.

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Le rond des Osages, terminus de la ligne B


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