Musiciens navajos :
Des Navajos " punk rock " à Paris
Le cycle « Résistances » qui a été proposé
à la Cité de la Musique du 12 au 16 février, a présenté des artistes
autochtones soucieux de préserver les traditions de leur peuple, mises à mal
dans le monde moderne. Une soirée a été consacrée au rock navajo et aborigène.
Cela a permis aux Parisiens de voir (ou de revoir) le groupe Blackfire, en d’autres termes la famille Jones Benally. Originaires de Black Mesa, les trois jeunes (deux jeunes hommes et leur soeur) sont venus avec leur mère pour une tournée de six semaines en Europe, sans compter les deux petites filles de la jeune femme. L’aînée, trois ans, s’appelle du mot navajo pour « Oiseau mouche » car un oiseau mouche est entré dans le hogan où la future maman bénéficiait d’une Voie de la Bénédiction ; quant au bébé de trois mois, la neige commençait à tomber juste avant sa naissance ; elle s’appelle donc « Première neige ». Elles commencent tôt à voir le monde !
Le
père, Jones Benally, qui est homme-médecine, n’a pu venir car il travaille
plusieurs jours par semaine à l’hôpital de Winslow, où il accomplit des
cérémonies pour rendre aux patients navajos leur équilibre physique et
psychique.
Jeneda, Klee et Clayson ont choisi la musique rock comme moyen de lutte et de revendication. Ce samedi soir 13 février à la Cité de la Musique a été un grand succès : quelque 1200 personnes étaient présentes. En deuxième partie de soirée, le groupe aborigène Nabarlek Band a pris la relève et, dans un bel exemple de fraternité, a invité les Benally a revenir sur scène chanter avec eux ; les deux groupes se sont harmonisés tout naturellement.
Il y avait d’autres « Indiens » dans la salle, venus voir leurs amis. Kevin Dust était présent, en grande forme, ainsi que l’acteur apache George Aguilar, ce qui a donné lieu à beaucoup de « hugging ».
< Kevin Dust et George Aguilar >
Les Blackfire sont très professionnels, et ont un
style atypique : leur musique rock, dans laquelle ils se donnent à
fond, est fortement influencée par la
tradition. Aussi est-elle entremêlée parfois de chants navajos, accompagnés du
tambour et des hochets.
Par leur musique, ils protestent contre la pollution (la société Peabody extrait le charbon à ciel ouvert de Black Mesa, un charbon qui alimente les centrales dont la fumée est visible de l’espace par les astronautes), contre les génocides, la violence, la profanation des lieux sacrés et le déplacement des peuples autochtones.
En revanche, ils expriment l’espoir, l’aspiration à la liberté et à la paix dans un monde plus serein, le respect des cultures. Aussi, ils ne se contentent pas de la musique pour mieux transmettre leur message : ils organisent des ateliers, interviennent dans les écoles, font des conférences.
Ces quelques photos les montrent tels qu’ils sont hors
de la scène, des jeunes adultes sensibles et aimant la vie.
Nous leur souhaitons de continuer à « marcher dans la beauté »
Sur Internet
www.blackfire.net
http://www.myspace.com/blackfirerocks