Vivre sa culture aujourd'hui...
ENTRE TRADITION ET MODERNITÉ
Il nous arrive parfois, à OK-OC, de rencontrer des personnes, souvent de bonne foi, mais un peu naïves, qui regrettent le bon vieux temps où les Indiens parcouraient à cheval les prairies du Far-West à la poursuite des bisons ou des diligences. Ces victimes de Hollywood ne connaissent rien des Premières Nations américaines d'hier et d'aujourd'hui, sinon les stéréotypes qui encrassent leurs esprits et nourrissent leurs rêves.
Image rêvée
OU...
... Image réelle
Laquelle préférons-nous ?
C'est notre travail, depuis plus de vingt ans, d'essayer de leur faire entrevoir la vérité historique et la place qu'occupent les premiers Américains dans le monde moderne.
Archie Mason (Osage)
Parallèlement, nous nous efforçons de faire comprendre à nos compatriotes que les Occitans ne vont plus que très rarement en sabots par les chemins et que pourtant ils existent encore, fiers de leur identité culturelle, de leur langue et de leur littérature millénaire.
Vivre sa culture, occitane ou amérindienne, dans un monde moderne est-ce possible ? Il faut pour cela se débarrasser du carcan « folkloriste ». Toute culture évolue, s'adapte... ou meurt. Tant pis pour les nostalgiques, ceux qui regrettent le temps des tipis comme celui des chaumières. Qu'ils prennent une fouche et s'en aillent faner aux champs ; ou encore un arc, un carquois et des flèches et partent chasser le lièvre.
Voici, pour conclure, ce qu'écrit Davi Kopenawa, chamane yanomani du Brésil, dans le n° 35 du magazine OKA.Mag' * :
« Ce n'est pas que les Yanomani ne veulent pas du progrès, ou d'autres choses que les Blancs possèdent. Ils veulent simplement avoir la possibilité de choisir et refusent d'être poussés au changement, qu'ils le veuillent ou non. Je ne dis pas que je suis contre le progrès. Je pense que c'est une bonne chose lorsque les Blancs viennent chez les Yanomami pour enseigner la lecture et l'écriture et d'autres façons de planter et d'utiliser les plantes médicinales. Pour nous, c'est cela le progrès. En revanche nous ne voulons pas des compagnies minières qui détruisent les forêts et des orpailleurs qui apportent de nimbreuses maladies. Ces Blancs doivent respecter notre terre yanomami. Les mineurs apportent des armes à feu, l'alcool et la prostitution et détruisent toute la nature, où qu'ils aillent. Pour nous cela n'est pas du progrès. Nous voulons le progrès sans la destruction. »
* OKA.Mag' est le magazine des actualités amérindiennes de Guyane française. Il est entièrement publié en français. - Association Oka.Mag', 11 rue Abel-Azor, 97310 Kourou, Guyane française ' http://www.okanag.fr