Eté Indien 2012 (8)
La traversée rituelle
du Pont-Vieux de Montauban
mercredi 26 septembre 2012
Vann Big Horse et John Maker au bas du Pont-Vieux
Tout Osage qui vient à Montauban est soumis à un rite de passage qui ne lui demande qu'un minimum d'effort mais qui est lourd de sens : il doit franchir le Tarn sur le Pont-Vieux. Séquence historique...
Lorsqu'ils arrivèrent à Montauban, par une journée glaciale de novembre 1829, Petit-Chef, Grand-Soldat et Femme-Faucon se présentèrent sur la rive gauche de la rivière qui traverse la ville à l'extrêmité du pont de briques que les montalbanais de l'époque ne devaient pas qualifier de vieux (bien qu'il ait été construit sous Philippe Le Bel) puisqu'il était unique et qu'il était donc inutile de le distiguer d'autres ponts. Ils devaient dire tout simplement " le pont ".
Depuis la création d'OK-OC (voici maintenant vingt-trois ans !) à chaque fois que des Osages - ou d'autres Amérindiens - viennent à Montauban, ils respectent la tradition qui les amène à marcher sur les traces des mocassins de leurs ancêtres. Un parcours on ne peut plus facile qui leur fait découvrir des motifs familiers.
Lorsque Russ Tall Chief et Francine Spencer passèrent sur le pont en 2011...
... Ils ne manquèrent pas de remarquer les losanges dessinés sur les trottoirs avec des galets de quartz (blancs) et de quartzite (noirs). Le losange (diamond) est en effet un symbole important de la cosmogonie osage. Il représente les quatre mondes superposés (four upper worlds). On le retrouve sur les rubans appliqués qui décorent les costumes traditionnels
Les trois Osages de 1829, lorsqu'ils marchèrent sur le pont, ne manquèrent pas de remarquer ces losanges car ils avaient été tracés en 1771, cinquante-huit ans avant leur arrivée, comme en atteste la date ci-dessous. Sans doute considérèrent-ils ces losanges comme un heureux présage.
1771
Retour en 2012, séquence actualité...
Paul Bemore et Joe Hall ont refait le parcours de leurs ancêtres. Mais ils n'étaient pas seuls ce jour-là : un joyeux cortège les accompagnait.
Les enfants de l'école maternelle de Villebourbon* avait envahi la chaussée du Pont-Vieux
Bannières déployées en tête du cortège
Chants traditionnels
Le parcours des ancêtres, cent quatre-vingt-trois ans après
arrivée au square Picard, au pied de l'église St Jacques
contrechamp
le moment est solennel
un couple de gentils touristes parisiens contemple la scène
à la mairie
Arrivée dans la cour de l'hôtel de ville, à quelques pas de l'extrêmité rive droite du pont vieux.
Catherine Séguy (à g.), maire adjointe accueille les visiteurs
Il faut rappeler ici que hôtel d'Aliès, où est située actuellement la mairie de Montauban, était en 1829 la résidence de l'évêque Louis Guillaume Dubourg. Celui-ci avait été précédemment évêque de la Louisiane française au siège de Saint Louis (Missouri). Il avait envoyé des missionnaires dans les tribus, notamment chez les Osages parmi lesquels il bénéficiait d'une grande popularité. C'est ce qui explique le voyage (à pied) à Montauban des trois Osages de 1829 : Petit-Chef, Femme-Faucon et Grand-Soldat qui venaient lui demander de les aider à revenir au pays.
Les visiteurs sont emmenés dans la salle des mariages, ancienne chapelle de l'évêque Louis Dubourg. C'est ici, explique Catherine Séguy, que les Osages furent accueillis par l'évêque dont le nom figure au-dessus de vos têtes. Regardez...
Une frise court en haut du mur, sous le plafond, portant l'inscription des noms des évêques de Montauban. On distingue nettement le nom de Dubourg
Là-haut
Puis la municipalité accueille les invités dans le salon bleu
remise de cadeau par Catherine Séguy
remise de cadeau par Monique Valat
Le verre de l'amitié. Merci à la municipalité
Merci aussi et surtout
au service éducatif de la ville de Montauban
aux enseignantes, aux parents et aux enfants de l'école de Villebourbon *
et à tous les amis qui nous ont rejoints ce matin-là
Merci à la mémoire de Henri IV qui a laissé son nom à un quartier de notre ville
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* Villebourbon est un quartier de Montauban sur la rive gauche du Tarn. Il doit son nom au Vert Galant, le roi Henri IV, premier de la dynastie des Bourbon qui venait souvent dans ce quartier de la ville pour les beaux yeux d'une Montalbanaise que la discrétion nous interdit de décrire plus en détail.
photos : Michel monesma