l'agriculture des anciens Osages
Les trois soeurs
La trilogie maïs, haricots et courges est l'une des associations les plus connues de nos agriculteurs les plus avertis. Elle est tout d'abord intéressante en terme d'utilisation de l'espace : le maïs s'élance vers le ciel et sert de tuteur au haricot, alors que les courges servent de couvre-sol productif. D'autre part, les trois sont complémentaires dans leurs besoins alimentaires : le haricot est frugal, alors que les courges et le maïs, gourmands, profitent de la capacité du haricot à fixer l'azote de l'air dans le sol. Enfin, ces végétaux ont tous trois des besoins en eau élevés. Mais les grandes feuilles de la courge maintiennent l'humidité du sol, limitant ainsi les arrosages. Sait-on que cette technique novatrice doit beaucoup aux anciens Indiens d'Amérique, notamment aux femmes Osages ? Comme quoi la "découverte de l'Amérique", si elle a coûté cher aux autochtones a rapporté gros à notre agriculture. Ayons au moins cette reconnaissance.
Vers le mois de février, à la « lune des retours de la lumière du jour », les réserves de viande, maïs, noix et racines commençaient à baisser de façon inquiétante et les hommes partaient dans les collines chasser le cerf et l’élan. Pour les Osages, le cerf venait tout juste après le bison comme moyen de subsistance car, en plus de la viande, il fournissait sa peau avec laquelle ils faisaient la plupart de leurs vêtements. Les os étaient aussi une importante matière première pour la fabrication des outils. Ils utilisaient des enclumes en os, des aiguilles pour coudre les tapis, et des poignées en bois de cerf.
C’était aussi l’époque de la chasse à l’ours car c’est à la fin de l’hiver leur fourrure est la plus épaisse.
Les Osages commençaient leur nouvelle année en avril, à la « Lune des plantations », le temps du renouveau de la terre, des naissances et des semailles.
Pour célébrer la nouvelle année, une série de cérémonies de huttes de sudation était organisée afin purifier les corps et les esprits.
Le maïs était l’autre aliment de base des Osages. La culture du maïs faisait d’eux un peuple à demi sédentaire contrairement à d’autres tribus des Plaines qui leur étaient apparentées et qui menaient une existence nomade. La culture du maïs demeurait une activité réservée aux femmes. Il pouvait arriver que les hommes viennent les aider dans les champs, mais c’était toujours sous la direction des femmes qui avaient la sagesse de la terre car les êtres qui s’y enracinaient étaient en harmonie avec les rythmes de Grand-Mère Lune.
Les jardins familiaux avaient en général moins d’un demi-acre de superficie, ils étaient situés sur les alluvions fertiles au bord des rivières. Avec une houe faite de l’os de l’épaule d’un élan, les femmes nettoyaient la terre pour la débarrasser des mauvaises herbes. De nombreuses femmes de la tribu disaient que les plus envahissantes de ces mauvaises herbes étaient apparues avec l’homme blanc.
Le jour des semailles, la femme se teignait une partie des cheveux, elle peignait des lignes rouges et bleues au bas de son visage pour figurer le soleil et la pluie, puis elle se hâtait vers son champ qui attendait la semence. Après avoir semé le maïs sacré, elle continuait à ensemencer le reste du champ, faisant des buttes pour les courges entre celles du maïs, semant des haricots qui pourraient ainsi grimper et s’enrouler autour des jambes de maïs. Plus tard, elle sèmerait les citrouilles, les coloquintes, les tournesols et les melons. Parmi les autres tribus, le maïs osage était réputé parce qu’il atteignait souvent dix pieds de haut et pouvait porter jusqu’à huit ou neuf épis.
Après les semailles il y avait encore une ou deux périodes de travaux aux champs avant que la majorité de la tribu parte en campagne d’été de la chasse au bison.
Qu'avons-nous fait du maïs des Indiens ?
quatre variétés de maïs OGM
Ne jouons-nous pas là un jeu dangereux ? S'agit-il vraiment de nourrir la planète ? Réfléchissons bien.
En 2007 les départements de la Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne (d'où sont émises ces lignes subversives) étaient les champions de France des cultures de maïs OGM.
Aioli ! (c'est l'alléluia occitan)