Mihanga
Soleil Sacré
Soleil-Sacré (1809 ? - 1836 ?)
De 1827 à 1830 Soleil-Sacré effectuait un parcours remarquable en Europe. Son aventure fut le sujet de nombreux articles dans la presse française et américaine de l'époque. A son retour en Amérique, son portrait fut peint et exposé à Washington.
Soleil Sacré, également connue sous le nom Mohongo, Mi-Ho'n-Ga ou Mihanga était une courageuse femme Osage qui vécut sur les terres des Osages dans le Missouri actuel.
Elle naquit vers 1809 dans un village Osage sur la rivière Missouri, Les Osages étaient des chasseurs nomades, qui passaient aussi de longues périodes de temps dans leurs villages. Lorsqu'elle était bébé, Soleil Sacré était souvent sanglée dans un porte-bébé fixé à une branche d'arbre tandis que sa mère s'occupait avec d'autres femmes Osages aux travaux agricoles, à la conservation de la viande, ou bien à coudre des vêtements.
Depuis près d'un siècle les Osages commerçaient avec les Français. Ils échangeaient des fourrures contre des produits européens. C'est ainsi que Soleil Sacré avait été en contact étroit avec les commerçants de fourrures français. Elle pourrait même avoir été l'épouse de pays de l'un d'entre eux. Soleil Sacré avait vu arriver les colons américains qui parcouraient régulièrement le territoire Osage depuis que les États-Unis avaient acheté, en 1803, les terres à l'ouest du Mississippi (la Louisiane française). Elle avait vu s'installer sur sa patrie tribale des forts, des postes de traite et des fermes de pionniers. Avec l'arrivée des colons et de l'armée des États-Unis, la vie traditionnelle du peuple d'Osage avait été radicalement changée. Vers l'âge de douze ou treize ans, elle avait éprouvé, maintes difficultés dues à la guerre, la famine, la maladie et la délocalisation de son peuple ainsi que celle d'autres tribus indiennes.
Trois guerriers osages peints par Catlin
Le voyage du Sacré soleil commence
En 1827, à l'âge de dix-huit ans, Soleil-Sacré se prépare à veir en France avec onze autres personnes de sa tribu. David Delaunay, un résident d'origine française de Saint-Louis a organisé le voyage et serait leur guide. les Osage chassé et accumulé des fourrures pendant quatre ans pour payer leur voyage.
Femme-Faucon , Petit-chef, et Minckchatahooh.
Après le chargement de leurs fourrures sur un radeau, les douze Osage descendent la rivière Missouri vers Saint Louis. Comme ils approchaient de la ville, le radeau chavire et toutes les fourrures sont perdues. La moitié du groupe Osage décide alors de retourner dans leur village tandis que l'autre moitié Soleil-Sacré (Mi-Ho'n-Ga), Petit-hef (Ki-He-Kah Shinkah), Femme-Faucon (GLe-Do'n-Wi'n ), Oiseau-Noir (Washinka Sabe), Grand-Soldat (Mo'n-Sho'n A-ki-Da Tonkah) et Minckchatahooh poursuivent le voyage. Ils sont bientôt rejoints par Delaunay embarquent sur un bateau à vapeur, le Commerce, pour descendre le Mississippi jusqu'à la Nouvelle Orléans. Là, ils montent à bord d'un navire nommé la Nouvelle-Angleterre et voguent vers la France.
Invités d'honneur en France
Les six Osages en France
Soleil-Sacré et ses compagnons arrivèrent au Havre, le 27 Juillet 1827. Ils furent accueillis par une foule de français très excités. Selon les descriptions et dessins de journaux français, les six Osages présentaient une apparence exotique fort intéressante.
Soleil-Sacré est particulièrement belle avec ses grands yeux vifs. Les deux jeunes femmes sont coiffées selon la tradition osage : leurs cheveux noirs peignés avec une raie au milieu soulignée à la teinture rouge. Cette ligne rouge représente la route du grand-père Soleil à l'aube. Soleil-Sacré porte une tunique rouge sur sa robe longueur longue jusqu'au genou, des mitas- ou jambières - en peau de castor sur ses chaussures, et un collier de coquillages autour du cou.
Les six Osage à l'opéra
Dans un premier temps, Sacré-Soleil et son groupe furent bien traités par les Français. Ils sont furent logés dans de beaux hôtels, ils faisaient bonne chère et roulaient carosse pour se rendre à l'opéra et autres lieux intéressants. Ils rencontrèrent le roi Charles X dans son palais de Saint-Cloud. Quelques semaines plus tard, cependant, l'intérêt des Français s'évanouit, et David Delaunay commença à avoir des difficultés à mal à nourrir et héberger les Osages. Il s'efforça de différentes façons de recueillir des fonds. Il vendait des billets pour les voir dans leur chambre d'hôtel. Il organisa une manifestation au cours de laquelle les Osages acceptèrent de présenter leurs danses traditionnelles et Petit-Chef monta dans un ballon à air chaud. Finalement, Delaunay fut à court d'argent.
Les difficultés de Soleil-Sacré
Cependant, Sacré Sun avait un autre sujet important auquel elle devait faire face. Elle était enceinte et voulait revenir chez elle pour faire naître son bébé dans la sécurité de son village tribal. Les journaux rapportèrent qu'elle avait pleuré en public. Le 10 Février 1828, environ six mois après son arrivée en France, Soleil-Sacré donna naissance à deux filles jumelles dans une chambre d'hôtel à Liège, en Belgique. Les deux bébés reçurent des noms français. Pour des raisons inconnues, Soleil-Sacré confia pour adoption l'une de ses filles à une riche femme belge tandis qu'elle garda la seconde. Vers la même période, Delaunay fut emprisonné pour ne pas avoir payé des factures. Les Osages furent ainsi abandonnés et contraints de survivre par leurs propres moyens.
Soleil-Sacré et les malheureux Osages passèrent ainsi les deux années suivantes à voyager en Europe, en essayant de survivre et de trouver un moyen de revenir parmi les leurs. Ils mendiaient leur nourriture et l'hébergement. Finalement, un journal publia un article sur leur situation désastreuse. Le marquis de Lafayette, le héros français de la guerre d'Indépendance américaine, fit le nécessaire pour renvoyer Soleil-Sacré, son bébé, Black Bird, et Minckchatahooh en Amérique. Soleil-Sacré et sa fille arrivèrent sans encombre à Norfolk, en Virginie, à la fin de 1829, mais Black Bird et Minckchatahooh moururent de la variole à bord du navire. Petit-Chef, Femme-Faucon, et Grand-Soldat retournèrent en Amérique quelques mois plus tard. Les six Osages furent ensuite regroupés à Washington.
Le retour en Amérique
Thomas L. McKenney, directeur du Bureau des affaires indiennes de 1824 à 1830, commanda à l'artiste peintre Charles Bird King un portrait du Soleil-Sacré et de son bébé pendant son séjour à Washington. Le portrait fut exposé dans la Galerie Nationale des Portarits Indiens. Hélas, en 1865 il fut détruit dans un incendie. Des copies de tous les portraits de la galerie, y compris celui de Soleil-Sacré, avaient été faites avant l'incendie. Elles ont été imprimées dans le livre Histoire des tribus indiennes de l'Amérique du Nord.
L'héritage de Soleil-Sacré
Soleil-Sacré était une femme courageuse qui vécut une période de grands changements pour son peuple Osage. Son portrait et les récits de son périple ambitieux en l'Europe offrent un aperçu de sa vie et sa personnalité. Lorsque Soleil-Sacré fut de retour à Saint-Louis, en été 1830, elle rejoignit sa tribu, non plus dans le Missouri, mais dans le territoire de l'Oklahoma, près de Fort Gibson. Elle vécut probablement encore six ans dans la réserve Osage.