La journée des pow-wows
Tourbillons de couleurs
Nous continuons le compte-rendu de notre séjour de neuf membres de l'association Oklahoma-Occitania (OK-OC), invités chez les Osages du 19 au 29 septembre. Après de multiples rencontres, échanges, conférences, repas conviviaux et autres festivités, nous voici aujourd'hui conviés à deux pow-wows dans la même journée. Mais au fait, qu'est-ce qu'un pow-wow ?
Un pow wow est un rassemblement plus ou moins important d'une nation indienne ou de plusieurs tribus (pow wow inter tribal). C'est un lieu de rencontre pour les familles et les amis venus parfois de fort loin, un espace festif avec (parfois) quelques attractions foraines, un marché d'artisanat traditionnel, et surtout un espace culturel où les Amérindiens renouent avec leurs traditions de danses, de chants, de cérémonies et de cuisine traditionnelle. C'est le moyen de retrouver le lien avec les ancêtres, pour certains avec les esprits, toujours avec l'histoire de la tribu et avec son identité. Être Indien dans le monde moderne, c'est dans les pow wows que l'on résout l'équation.
Au pow wow de Tulsa
Ce fut le moins spectaculaire. D'ailleurs un pow wow n'est pas un spectacle d'un bout à l'autre. C'est aussi un moment de recueillement, on y chante, on y prie, on y échange des cadeaux et des politesses. Ce pow wow se déroulait dans une immense salle climatisée. Nous y étions un après-midi, précisément à l'heure de la distribution des honneurs avec force discours et silences. L'identité indienne, c'est aussi cela.
Le grande entrée
cérémonie autour du tambour avec les marraines de guerre de la tribu Comanche
grande entrée
Au pow wow de Skiatook
La jeune princesse du pow-wow
Le deuxième pow wow auquel nous étions invités avait lieu à Skiatook, à quelques miles à l'ouest deTulsa, en plein air et en nocturne. Nous y arrivions en fin d'après-midi. La foule était au rendez-vous. Le temps incertain avait failli être la cause de l'annulation du pow wow. Il avait beaucoup plu la veille et les mocassins supportent très mal un sol détrempé. Finalement tout se passait comme prévu pour la plus grande joie des danseurs et danseuses traditionnel(e)s, sans parler de la nôtre.
Ce powwow annuel se produit toujours à la même époque, vers la fin juillet et il dure quatre jours. Il porte le nom de Kikekah Steh, ce qui, en langue quapaw, comme en langue osage signifie " Grand chef ". Quelle en était la raison ?
Kihakah Steh (1840-1918)- Louis Angel Tallchief à l'état-civil - fut le dernier chef héréditaire de la tribu Quapaw (ou Arkansas). On connaît l'origine commune des Quapaw et des Osage qui constituent avec les Ponca, les Omaha et les Kaw (ou Kansas) le sous groupe des Sioux-Deghiha. C'est donc en son honneur et pour lui rendre hommage qu'a lieu chaque année le pow wow de Skiatook.
Chaque année une princesse est désignée. Celle du 44ème anniversaire se nomme Gabrielle ("Brie") Proctor. Elle vient juste d'obtenir son diplôme d'études secondaires. Elle fera la rentrée au collège universitaire d'El Reno
Une rencontre étonnante : une petite fille nous aborde, entre deux danses du pow wow, en français, s'il vous plaît ! Je m'appelle Aubree, j'ai 11 ans et je parle un peu français (elle est modeste). Elle nous explique : je suis inscrite à l'école Eisenhower de Tulsa. C'est une école d'immersion linguistique en français et espagnol. Cela fait trois ans que j'étudie le français et je suis très contente de vous rencontrer pour échanger quelques paroles avec vous. Effectivement, les personnes francophones ne parcourent pas les prairies d'Oklahoma. Donc, nous prenons ses noms et adresses et lui promettons de trouver des correspondants de son âge à notre retour.
L'école Eisenhower, nous l'avions visitée lors d'un précédent voyage en 2002. Nous avions été surpris de découvrir des enfants, parfois très jeunes, s'exprimant facilement en français, sur des sujets de leur âge, bien entendu. Nous avions ensuite assisté à une séquence d'enseignement et avions été agréablement surpris par une pédagogie ouverte, bienveillante, très moderne dans sa forme et surtout joyeuse. De façon générale les enfants et les jeunes gens des établissements, publics ou privés que nous avons visités s'expriment facilement dans leur langue maternelle. Comme on dit chez nous "ils n'ont pas la langue à la poche"