Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Oklahoma-Occitania
Visiteurs
Depuis la création 754 613
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
Oklahoma-Occitania
  • Échanges culturels entre les Occitans de France et les Indiens d'Amérique (USA, Canada) : tribus Osage, Kiowa, Comanche, Cherokee, Pawnee, Choctaw, (Oklahoma), Lakota (Sud Dakota), Innu (Canada), etc.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Pages
18 janvier 2014

Des Osages en hiver

Comment

les Montalbanais

et les Osages

se sont retrouvés

 

 

 

Le groupe des six Osages en France peint en 1827 par Guillaume-François Colson

Marie-Claude Strigler :

L’histoire du voyage de six Osages en France au début du XIXe siècle a inspiré journalistes et écrivains des deux côtés de l’Océan ; elle est bien connue en Oklahoma et en pays occitan. C’est aussi l’histoire d’une amitié renouvelée, qui n’a pas du tout l’intention de disparaître.

un gâteau de l'amitié occitano-osage

un gâteau de l'amitié occitane-osage

2014 est peut-être une bonne occasion de revenir sur la genèse d’OK-OC, même si elle a un petit air familier. De plus, l’hiver est la saison où l’on raconte traditionnellement les histoires, alors, allons-y :

Il était une fois un professeur de sciences naturelles dans un collège de Montauban, en pays occitan. Jean-Claude Drouilhet était un professeur dynamique, toujours en quête de nouvelles idées pour captiver son jeune auditoire. Il créa même une radio locale, dont ses élèves étaient les journalistes. Les émissions étaient si bonnes que la radio obtint une récompense nationale.

La vie du professeur allait changer, dans une certaine mesure, lorsque sa femme, Monique, rapporta à la maison une revue d’histoire. C’est là qu’il lut un article sur des Osages qui étaient venus en France au début du XIXsiècle pour voir le roi. Après avoir suscité l’intérêt et l’enthousiasme des foules, ils se retrouvèrent livrés à eux-mêmes, sans ressources, et durent errer à travers l’Europe, avant que trois d’entre eux n’arrivent à Montauban, totalement démunis. Là, ils furent accueillis à bras ouverts par Monseigneur Dubourg, l’évêque de Montauban, qu’ils connaissaient du Missouri. Il ouvrit une souscription auprès des Montalbanais, ce qui leur permit de payer leur voyage de retour chez eux, auprès des leurs.

Jean-Claude pensa que c’était là une belle histoire et décida : « lorsque je prendrai ma retraite, j’essaierai de renouer les liens d’amitié entre les Osages et Montauban. » Et c’est exactement ce qu’il fit. Mais il devait commencer par faire quelque chose : améliorer son anglais. Il avait étudié l’anglais au lycée des années auparavant. Il n’hésita pas un instant, et commença immédiatement à dépoussiérer son anglais scolaire.

 L’histoire concernant des hommes et des femmes des deux côtés de l’Océan, c’est Angela Robinson qui va prendre la parole. Même si elle a déjà raconté ses souvenirs, elle a volontiers recommencé, un peu différemment.

Angela Robinson  :

Angela Robinson« Il faut que je commence par vous dire que, quand j’étais enfant, je me souviens avoir entendu l’histoire des Osages qui étaient allés en France pour y rencontrer le roi. Pour moi, l’histoire se mélangeait avec les contes de fées que j’adorais. Plus tard, je sus que c’était une histoire vraie, qui me fascinait. Lorsque mon mari Wes et moi vivions à Paris, en 1987, je commençai à faire des recherches sur cette aventure, mais du point de vue des Français. Malheureusement, je me cassai la cheville, et nos dûmes rentrer précipitamment à San Clemente, en Californie. Je fus donc obligée d’abandonner mes recherches.

Deux ans plus tard, nous étions à Pawhuska au mois de juin pour In Lon Schka, nos danses de printemps. C’est alors que le maire reçut une lettre de Jean-Claude. Elle était rédigée en français et mentionnait les Osages. Comme personne à la mairie ne pouvait la déchiffrer, elle fut transmise à Jack Shoemate, qui était à l’époque le superintendant de l’Agence osage.

Jack ShoemateIl la contempla avec perplexité et déclara que, lui non plus, ne pouvait la lire. Il se trouva que mon amie Camille Pangburn, membre du Conseil tribal, était dans son bureau ; elle lui dit qu’Angela Robinson était en ville et connaissait le français. Je traduisis la lettre et, quelle ne fut pas ma surprise de voir qu’il était question de la version française de l’histoire qui m’intriguait. Jack me demanda de la présenter au Conseil tribal qui, justement, devait se réunir la semaine suivante alors que nous serions encore en ville. Un membre du Conseil tribal, Ralph Adkisson, proposa une motion pour que je réponde à la lettre de Jean-Claude, et que je tienne le Conseil tribal au courant de l’évolution d’un projet d’échange culturel entre Montauban et les Osages. Le Conseil vota la résolution, et ce fut mon premier contact avec la famille Drouilhet et la culture occitane, une superbe expérience qui a compté dans ma vie.

Tout le reste de l’année 1989, Jean-Claude et moi échangeâmes des courriers. Je transmettais les lettres traduites au secrétaire de la Tribu qui, à son tour, les transmettait au chef George Tallchief. Les discussions allaient bon train sur la possibilité d’une visite d’Osages qui iraient à Montauban au mois de septembre 1990. Au mois de décembre, le Conseil nomma Carl Ponca, conservateur du musée tribal osage, coordinateur du projet. Ils me demandèrent également d’organiser les membres de l’Union des Osages de la Californie du sud qui souhaiteraient faire le voyage. Nous étions huit de la côte ouest sur le même vol qui décollait de Los Angeles pour Roissy Charles de Gaulle, et dix de plus sur différents vols. Le groupe d’Oklahoma, avec Carl Ponca, composé de 24 ou 26 personnes, devait atterrir à Orly. Les deux groupes étaient censés arriver à une heure d’intervalle. Jusqu’à ce jour, je suis émerveillée par les qualités d’organisateur de Jean-Claude. C’est lui qui a accueilli notre groupe à Roissy ; il tenait simplement une pancarte avec le nom d’Angela Robinson. Le président de notre groupe de Californie du sud, Bob Musgrove, fut le premier à le repérer.

Présentations, rires, tout le monde parlait à la fois. C’était formidable. Je ne me souviens plus qui a accueilli le groupe de Carl à Orly.

Une petite partie de la délégation féminine osage

 

Jean-Claude nous apprit que nos devions nos rendre à l’Hôtel de Ville pour rencontrer le maire Jacques Chirac et retrouver le groupe d’Orly. Toutes les dames s’inquiétaient de leur apparence après onze heures d’avion !

Frances O'Sullivan

Une des Anciennes du groupe de Californie, Frances O’Sullivan, était restée à l’aéroport pour attendre sa fille, Kathy Pickett, qui arrivait deux heures plus tard. Comme il ne voulait pas la laisser attendre seule, Wes offrit de rester avec elle et de nous retrouver à l’hôtel. Je sais combien il aurait été heureux de participer aux festivités de notre arrivée et je l’admirais d’être aussi généreux.

J’avais apporté un calumet de paix fait par les Ojibaws pour offrir à notre hôte et avais préparé quelques mots de remerciements pour la réception. Jacques Chirac n’était pas là, mais l’hôtesse qui nous reçut était charmante et semblait ne pas s’apercevoir que notre apparence laissait à désirer (toujours le souci de ces dames).

 

Carl Ponca (avec Danielle Cass)

Carl Ponca, un véritable Osage (il mesure dans les deux mètres) fit un beau discours pour dire combien nous étions heureux de renouer une belle amitié avec les habitants de Montauban. Il accomplit un rite de bénédiction pour nos hôtes français, mais aussi pour les Osages fatigués par le voyage.

 Carl Ponca (avec Marion Cass)

 J’ai écrit ces quelques mots avec plaisir, mais il m’est difficile de continuer en raison de problèmes de santé qui occasionnent une double vision ; Je suis toujours très fière que les membres d’Ok-Oc m’aient nommée Présidente honoraire.  »

Angela Robinson
 

Publicité
Publicité
Commentaires
B
C'est une belle histoire que cette amitié avec les Osages.. j'ai eu le bonheur et le grand honneur d'être reçu par eux.. En octobre 2013, j'en garde un souvenir mémorable.... <br /> <br /> Encore merci à toi Jean Claude, pour m'avoir mot en relation avec eux..<br /> <br /> Bonn année 2014 à tous..
Répondre
G
J'aime beaucoup le "petit air familier" utilisé pour relater la naissance d'OK-OC !
Répondre
P
C'est super de relire cette histoire avec les petites anecdotes de nos amis Osages. Quel formidable départ pour l'association, j'aurais aimé avoir 10 ans de plus pour en profiter davantage.
Répondre
Publicité