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Oklahoma-Occitania
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Oklahoma-Occitania
  • Échanges culturels entre les Occitans de France et les Indiens d'Amérique (USA, Canada) : tribus Osage, Kiowa, Comanche, Cherokee, Pawnee, Choctaw, (Oklahoma), Lakota (Sud Dakota), Innu (Canada), etc.
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11 février 2017

féminisme

LA SQUAW ? LASCAUX !

S'il est un terme banal pour désigner les femmes indiennes c'est bien celui de " squaw ". (On prononce  skwo) Eh bien, chers amis lecteurs de cet article, je vous engage désormais à le bannir de votre vocabulaire au même titre que " Peaux-Rouges " Ces termes sont péjoratifs, humiliants pour les personnes auxquelles ils  s'appliquent, et sont pourtant très répandus. En témoigne la photographie ci-dessous, certainement prise par un Blanc qui lui a donné son titre. Elle fait partie de la collection du musée tribal osage de Pawhuska (Oklahoma)

cap035

Le terme de squaw appartient au groupe linguistique algonquin (tribus de l'est américain). Les premiers explorateurs français l'utilisaient pour désigner les "femmes autochtones du Nord"

Dans les langues algonquines le mot squaw désigne le vagin. Dans la langue des Mohawk (Iroquois) le mot otsikwaw signifie les organes génitaux féminins. Les premiers commerçants de fourrure avaient raccourci en squaw parce que cela représentaient ce qu'ils convoitaient des femmes mohawk.

Le mot a pris par la suite un sens plus moderne et non moins péjoratif : prostituée.

Traversons l'Atlantique et les millénaires

 

vénus

 

La Vénus de Laussel ou Vénus à la corne est une statue paléolithique datée de 25 000 ans avant notre ère. Elle représente un personnage féminin nu tenant dans sa main droite un objet interprété généralement comme une corne de bison

 laussel3

La corne d'abondance, symbole de fécondité. La femme serait-elle ici aussi réduite à sa fonction procréatrice ?

Laussel en Périgord est situé à quelques kilomètres de Lascaux, à quelques milliers de kilomètres des Amériques et à quelques millénaires des pauvres petites " Osages Squaws ". Alors, Lascaux-La Squaw, même combat ?

 

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Commentaires
R
Je suis ravi d'avoir suscité votre intérêt! <br /> <br /> <br /> <br /> Quelques précisions concernant le mouvement anglais des Redskins, qui n'a pas de rapport direct avec les Amérindiens. Dans ce cas, le terme "redskin" vient d'une bande de skinheads de Sheffield qui gravitait autour du minuscule Parti communiste de Grande-Bretagne et la couleur "rouge" se réfère donc ici à la tendance politique. C'est de cette bande de skinhead qu'est issu le groupe de soul-rock britannique The Redskins (actif de 1979 à 1986), dont plusieurs membres appartenaient au Socialist Workers Party (trotskiste). C'est ce qui a rendu le terme "redskin" populaire en Europe et les "skins rouges" sont ensuite devenus un mouvement à part entière. <br /> <br /> <br /> <br /> En France, l'émergence de cette mouvance est intimement liée à celle de la scène communément appelée "rock alternatif" qui, à partir de la première moitié des années 1980 jusqu'au au début des années 1990, regroupe des groupes de différents styles (punk, oi !, ska, reggae-dub...), par le positionnement politico-social (antiraciste, antifasciste, internationaliste...) et les pratiques extra-musicales (auto-production, auto-édition, réseau de labels et fanzines, politique de prix accessibles...). Ses membres sont souvent acteurs de différentes organisations marxistes, anarchistes ou syndicalistes-révolutionnaires et des scènes alternatives. Ils sont à l'origine des mouvements Skinheads Against Racial Prejudice (S.H.A.R.P) et surtout Red and Anarchist Skinheads (R.A.S.H.), qui sont implantés en France, en Allemagne, en Espagne, en Italie (etc.).<br /> <br /> <br /> <br /> La mouvance redskin renoue avec le phénomène skinhead des origines qui est né au Royaume-Uni à la fin des années 1960 et qui rassemblait aussi bien des Blancs que des Noirs (rude boys, ou rudies, immigrés antillais et jamaïcains) issus de milieux sociaux modestes. Cette mode était caractérisée par l'amour de la musique noire, en particulier jamaïcaine (reggae, ska, soul) et un penchant pour la bagarre! Le premier élan de la mouvance redskin s'était manifesté en 1979-1980, suite à un regroupement de skinheads non-racistes qui étaient écœurés de constater l'évolution de plus en plus xénophobe de leur mouvement, dont un nombre croissant d'entre eux affichaient clairement leur appartenance à des mouvements néo-nazis. En réaction à cela, les skinheads non-racistes avaient dans un premier temps créé Skinheads Against the Nazis (SKAN, groupe impulsé et contrôlé par le Socialist Worker's Party, trotskiste) et ils ont ensuite participé activement à la campagne "Rock Against Racism" initié par l'Antinazi League, à laquelle de nombreux groupes de musique punks et reggae ont collaboré.<br /> <br /> <br /> <br /> Raphaël Ponce
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M
J'ai lu l'article et le commentaire avec intérêt.J'ignorais le caractère péjoratif quant au terme squaw.En ce qui concerne le terme "redskin", je sais que les amérindiens demandent qu'on débaptise le club de foot américaindu même nom.Ironie, les chasseurs de skinheads (certains d'entre eux du moins), se surnomment les Redskins.Dans tous les cas, article et commentaire intéressants.
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R
Nous avons souvent tendance à envisager les sociétés préhistoriques en y projetant l'ensemble de nos préjugés et stéréotypes issus des périodes protohistoriques et historiques et je ne crois pas que la femme dans les sociétés paléolithiques ait été réduite à sa fonction procréatrice. J'ai tendance à penser le contraire, c'est à dire qu'elle était justement estimée pour cette fonction procréatrice qui permettait la survivance du groupe ou du clan et de l'espèce en général. C'était le cas chez les Iroquois où le rôle des femmes était très important et valorisé, souvent plus que celui des chasseurs et des guerriers. En faisant des enfants, les femmes assuraient la survie du clan et il n'y avait pas de fonction plus essentielle, plus respectée, chez ces peuples qui étaient constamment menacés. Chez les Hurons, la naissance d'une fille était toujours un évènement heureux, plus que celle d'un garçon. Nous pouvons observer également que dans les sociétés dites primitives plus ou moins actuelles, la femme occupe souvent une place prépondérante qui dépasse souvent le cadre des simples rôles éducatifs et domestiques. Dans la culture de l'Aurignacien du Paléolithique supérieur qui est caractérisée par une importante production artistique (Chauvet, Lascaux, Altamira en Espagne etc.), la femme est largement représentée et il est vrai que les symboles sexuels sont bien présents. Cependant, ces représentations sont parfois remarquables par leur raffinement et leurs qualités plastiques, si bien qu'on les a qualifiées de vénus. Ce sont généralement des femmes enceintes, vénus opulentes aux formes généreuses à l'origine du supposé culte de la « déesse-mère ». C'est peut-être le cas de la Vénus de Laussel, chez qui on retrouve un certain nombre de conventions figuratives communes à toutes les vénus paléolithiques, telles certaines parties exagérément développées comme l'abdomen, les hanches, les seins, les fesses et la vulve, alors que d’autres sont absentes comme les pieds et le visage. Sa main est posée sur son ventre, ce qui pourrait indiquer qu'elle est enceinte. D'autre part, il est intéressant de remarquer les 13 encoches gravées sur la corne, qui pourraient représenter des cycles lunaires ou des cycles menstruels. Il me parait intéressant d'établir le parallèle avec La Femme-Bison-Blanc, important personnage issu de la mythologie des Sioux lakota : la Femme Bison Blanc, l’envoyée du Grand Esprit, est censée avoir apporté au peuple lakota la Pipe Sacrée. Elle est considérée comme la médiatrice entre le Grand Esprit et le monde terrestre et notons que ce rôle très important à été donné à une femme. La Femme Bison Blanc aurait dit que les femmes ont une telle puissance de voyantes et de guérisseuses, due à leurs « lunes », que les hommes sont comme des enfants comparés à elles. Cette évocation du surnaturel, d'un pouvoir particulier relatif aux cycles menstruels, pourrait être une hypothèse pour expliquer les encoches présentes sur la corne de la Vénus de Laussel. On peut considérer aussi que, parmi les premiers humains, certains n'avaient peut-être pas conscience des fonctions des deux sexes dans la procréation et la maternité pouvait être perçue par les primitifs comme quelque chose relevant du surnaturel dont le corps de la femme était dépositaire. Ainsi, la maternité pouvait probablement revêtir une certaine religiosité. <br /> <br /> <br /> <br /> Lascaux-La Squaw même combat ? Oui, dans le sens où on peut dire que la femme a été déconsidérée tout au long de la période historique dans la plupart des sociétés occidentales et que les Blancs ont perpétué cette attitude lorsqu'ils sont arrivés en Amérique, alors que les amérindiennes de nombreuses tribus bénéficiaient d'un statut social équitable par rapport aux hommes. Bien qu'ils adoptaient souvent le mode de vie des autochtones et se mariaient avec des Amérindiennes, les premiers trappeurs étaient brutaux et les relations avec leur épouse étaient souvent teintées de violence. Par la suite, le mépris et les fausses idées sur les Amérindiens ont été véhiculées tout au long des décennies. Concernant les femmes, voici ce que Jules Vernes écrivait dans son roman "Le Pays des fourrures", paru en 1873 : « Ces chefs, au nombre d’une douzaine, n’avaient point amené leurs femmes, malheureuses « squaws » qui ne s’élèvent guère au-dessus de la condition d’esclaves. ». Pourtant, la place des femmes dans les sociétés amérindiennes était généralement bien plus valorisée que dans les sociétés occidentales de la même époque qui comportaient de nombreuses inégalités politiques, économiques, culturelles, personnelles, sociales et juridiques. En Europe, il faut remonter à la période du Néolithique pour retrouver un mode de vie où les femmes avaient un statut justement considéré, en participant à pratiquement toutes les activités des groupes (agriculture, élevage, artisanat, éducation...). En ce temps-là, l'homme est encore respectueux de la nature et de la terre qui, par sa fonction "dispensatrice de vie" était rapprochée de la femme "génitrice". Le symbole de cette fonction de fécondité, de fertilité est associé à la femme qui joue un rôle important et reconnu tant par sa maternité que par sa participation aux travaux agricoles et à l'élevage du bétail. La femme est aussi omniprésente dans l'art et dans la vie spirituelle de la plupart des sociétés du Néolithique. La femme occupe encore une position favorable dans la civilisation celtique, puis sa condition se dégrade nettement et elle doit attendre des siècles pour reconquérir ses droits. On peut considérer que la femme européenne d'aujourd'hui possède grossièrement les mêmes droits matrimoniaux que la femme celte. À notre époque, son rôle s'est diversifié et elle occupe de nombreuses places dans des corps de métier autrefois réservés aux hommes, comme la femme celte qui pouvait être une guerrière, mais elle n'a toutefois pas encore retrouvée une pleine considération et des inégalités sociales persistent, telle les inégalités de salaire. Des progrès restent à faire pour promouvoir les droits des femmes dans la société civile et l'attention doit également être portée sur la sphère privée, où la domination masculine est la cause de situations intolérables.<br /> <br /> <br /> <br /> Concernant le terme "squaw", il est vrai qu'il est réprouvé aujourd'hui par de nombreux Amérindiens pour qui il a pris une consonance péjorative, due principalement à son utilisation impropre par les Blancs à une certaine période, ce qui a causé un glissement de sens. Comme ce fut souvent le cas, il s'agirait de la déformation d'un mot issu du vocabulaire amérindien qui a été détourné de son sens original, plus ou moins volontairement, comme indiqué dans votre article. Effectivement, dans la langue des Haudenausaunee (Iroquois), ce mot désigne les organes génitaux féminins et aussi une «prostituée», mais ça ne semble pas être le cas chez la plupart des Algonquins, même si ce terme est toujours associé au genre féminin de diverses manières parmi les différentes tribus de cette famille linguistique. La signification du mot "squaw" avait été énoncée publiquement en 1992 par l'activiste Suzan Shown Harjo (Cheyenne - Creek), qui a affirmé que ce mot signifiait "vagin" en algonquin (les Cheyennes appartiennent à la famille linguistique des Algonquins). C'est cette prétendue étymologie qui a été à l'origine de nombreuses polémiques et elle a largement été adoptée comme raison pour retirer le mot "squaw" des cartes, des panneaux routiers, des livres d'histoire et d'autres utilisations publiques dans plusieurs états d'Amérique.<br /> <br /> <br /> <br /> Quoi qu'il en soit, il est vrai que la connotation péjorative, dévalorisante, voire raciste de ce terme s'est accentuée avec le temps, un peu de la même manière que le substantif "nègre" en français, qui se rapproche du terme "Peau-Rouge", dans le sens où il fait référence à la couleur de peau. Bien qu'il n'ait pas une consonance péjorative très forte en Europe où il est devenu désuet et demeure surtout associé au folklore du Far West, son équivalent en anglais, le terme d'argot "Redskin", est considéré comme offensant aux États-Unis. Cela se justifie d'autant plus que les Amérindiens sont encore en résistance aujourd'hui parce que les traités conclus avec les différents gouvernements successifs ne sont toujours pas respectés et qu'ils doivent lutter et résister incessamment pour préserver leurs terres. À ce titre, il m'apparaît important de rappeler la situation actuelle concernant le projet de pipeline Dakota Access Pipeline (DAPL), dont le passage près de la réserve des Sioux de Standing Rock à entraîné l'an dernier la mobilisation de plusieurs milliers de personnes afin de résister spirituellement et de veiller à la sauvegarde du patrimoine culturel sioux. D'autre part, ce projet est largement controversé quant à sa nécessité, à ses effets potentiels sur l'environnement et à sur le changement climatique. Bien que le corps des ingénieurs de l’armée américaine eût refusé le permis de forage sous la rivière Missouri à la société pétrolière le 4 décembre dernier, le projet vient d'être récemment relancé par le président Donald Trump. Pensées et solidarité avec tous les Water Protectors qui campent actuellement sur le terrain, malgré les conditions difficiles et des températures au-dessous de zéro. Cette situation nous concerne tous...<br /> <br /> <br /> <br /> Raphaël Ponce
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