La Prairie des Hautes Herbes
Avant
l’installation des premiers colons, la Prairie était l’un des principaux
écosystèmes d’Amérique du Nord, embrassant l’équivalent de quatorze Etats
actuels. C’était un paysage complexe, riche d’une grande diversité d’espèces
animales et végétales, dont les équilibres résultaient de la combinaison
fortuite de trois principaux facteurs : le climat, le feu et le pâturage.
C’était
l’époque où des troupeaux de plusieurs dizaines de milliers de bisons,
parcouraient librement ces immenses pelouses, les tondant au passage. Leur
préférence allait aux herbes tendres qui partaient à la conquête des zones
ravagées par les incendies des années précédentes. Le feu pouvait avoir, bien sûr,
des causes naturelles. Mais la foudre ne pouvait suffire à expliquer la
multiplication des feux de brousse ; l’intervention humaine en était, sans
aucun doute, la cause principale.
On
connaît le lien étroit, culturel autant qu’économique, qui unissait les Indiens
des Plaines aux bisons sauvages. Dans l’immensité de la Prairie, comparable à
celle d’un océan, la tentation était donc très forte de diriger les migrations
des troupeaux et de les attirer sur des sites choisis d’après leur topographie
favorable à la chasse. Ainsi les Indiens incendiaient régulièrement les bois et
les hautes herbes, réduisant de plus en plus les surfaces recouvertes par la
forêt.
L’arrivée
des colons, agriculteurs et éleveurs, allait bouleverser cet équilibre. En
quelques années, avec la disparition des bisons et la mise en culture de
superficies de plus en plus grandes, la grande Prairie allait disparaître. Il
n’en demeure aujourd’hui que 10% environ, le reste a été converti en terres à
céréales. C’est ce que l’on a appelé le « panier à pain de
l’Amérique ».
En
1989, le Service de la Protection de la Nature achète le ranch Barnard, au nord
de Pawhuska, d’une superficie de 39 000 acres (un rectangle de 13 kilomètres de
longueur et 12 de largeur). Son but : recréer un échantillon de la Prairie
d’origine, donc un écosystème faisant intervenir les facteurs indispensables
que sont les actions du feu et du bison combinées au climat. Un troupeau de
trois cents bisons est introduit dans cette réserve naturelle. Sur la carte, la
réserve nouvellement acquise est découpée en parcelles équivalentes.
Chaque
année, l’une d’elles, tirée au sort, est incendiée. Le résultat ne se fera pas
attendre : en quelques années l’ancienne Prairie perdue a été retrouvée.
Les bisons ont proliféré et l’effectif du troupeau atteint actuellement les 2
000 têtes.
la prairie en feu
A Pawhuska et dans tout le comté, les Osages observent cette renaissance avec émotion. Cliquez pour voir le diaporama "bisons dans la prairie"
voir également l'album "bisons dans la Prairie"