les habitations traditionnelles des Osages
Les villages des Osages
Les anciens Osages avaient une économie mixte de chasse et agriculture qui conditionnait leur mode de vie semi-nomade. Lors des deux campagnes de chasse de printemps et d'automne qui souvent les entraînaient loin de leurs villages permanents, ils construisaient des huttes légères avec des matériaux trouvés sur place ou emportés par les chevaux ou les chiens avant les chevaux
Les Osages s’efforçaient de refléter l’ordre naturel de l’univers dans chaque phase de leur vie. La tribu entière était divisée en deux grandes parties : le Tzi-Sho ou peuple du Ciel et le Honga ou peuple de la Terre. Les nombreux clans et sous-clans avaient leur propre totem choisi parmi les animaux, les corps célestes ou quelque autre représentant du monde naturel. Cet ordre des choses que les Osage recherchaient avec ferveur religieuse se retrouvait dans leur Grand Village. Le Tzi-Shu occupait la moitié nord du village tandis que le Honga occupait la moitié sud. Les huttes étaient regroupées par sept, séparées par de larges allées. De chaque côté par rapport au centre du village étaient construites les grandes et remarquables huttes des chefs Tzi-Sho et Honga; avec leurs portes qui s’ouvraient à l’est comme à l’ouest et leurs feux permanents qui brûlaient à l’intérieur.
L’habitation typique des Osage était construite en enfonçant les mâts porteurs dans le sol; une poutre de faîtage y reposait et de longs mâts de noyer y étaient appuyés en oblique. Les montants des murs étaient installés sur les côtés et les mâts croisés étaient attachés à cette charpente.
La hutte était ensuite recouverte avec des nattes de joncs tressés, disposés en écailles pour assurer l’étanchéité. Parfois de peaux et des matériaux végétaux comme des feuilles de massettes (Typha latifolia) étaient utilisés pour cette couverture. La construction de ces grandes habitations demandait le concours de nombreux bras et quand elle était terminée un membre du clan de l’Ours ou du Castor venait bénir la hutte, ainsi elle serait solide.
Massette (Typha latifolia) - Cat tail (US)
Les tapis qui étaient tissés à partir de joncs minces (Eleocharis interstincta) étaient un objet essentiel dans la vie des Osage. Les femmes passaient beaucoup de temps à ramasser les joncs, à les tresser puis les coudre en utilisant des aiguilles d’os. Ces tapis n’étaient pas seulement utilisés pour couvrir les huttes mais ils servaient également de meubles. Ils étaient utilisés comme sièges et recouverts de peaux de bisons étaient transformés en lits. Par temps froid les lits étaient disposés autour du foyer central et, par temps chaud, ils étaient placés contre les murs.
Le foyer était toujours au centre de la hutte, le centre symbolique de l’univers, duquel la hutte était un microcosme. Le feu servait aussi bien d’éclairage que de chauffage et était utilisé pour la cuisine. Chaque fois que les gens étaient rassemblés autour du feu, c’était un moment de communion car le feu était symbolique de l’étincelle divine de la vie et du pouvoir qui résidait dans le Soleil. Lors de chaque conseil important et dans toutes les cérémonies, le feu sacré était allumé. Dans les huttes des Grands Chefs, ils brûlaient en permanence, comme dans les temples des Anciens qui avaient érigé les monts de terre (tumulus). Avant chaque repas, les Osages disaient une prière d’actions de grâces et une portion d’aliments était lancée en offrande dans le feu. Sur le côté, des petits trous à feu, étaient utilisés par mauvais temps pour sécher et fumer les aliments. Des épis de maïs étaient placés dans ces trous, puis des peaux de cerfs et de bisons étaient étendues au-dessus, le tout recouvert d’un cadre de bois. Ils étaient ainsi fumés jusqu’à ce qu’ils atteignent une belle couleur brune. Des silos étaient aussi creusés dans le sol pour la mise en réserve des aliments et aussi pour protéger les vêtements de peau contre les chiens à-demi sauvages qui quelquefois parvenaient à s’introduire pour venir voler dans les huttes.
Les murs de la hutte étaient festonnés avec des ficelles de racines séchées, de tapis tissés à partir de citrouilles desséchées et de courges et des épis de maïs. Les ustensiles, arcs et piquants de porc-épic, les sacs-médecines étaient aussi attachés aux murs avec des ficelles.
Les articles ménagers étaient simples et la vaisselle était réduite à sa plus simple expression car chaque personne ne disposait que d’un seul récipient : un bol en bois. On mangeait avec les doigts et un couteau. Des cuillères creusées dans du bois ou de la corne étaient utilisées pour servir les repas. Les plats de cuisson étaient faits d’argile mélangée de coquillages et cuites au four.