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Oklahoma-Occitania
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Oklahoma-Occitania
  • Échanges culturels entre les Occitans de France et les Indiens d'Amérique (USA, Canada) : tribus Osage, Kiowa, Comanche, Cherokee, Pawnee, Choctaw, (Oklahoma), Lakota (Sud Dakota), Innu (Canada), etc.
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27 avril 2019

Qu'avons nous fait du maïs des Osages ?

Le maïs des Osages

 

maïs

Le maïs était un aliment de base pour les Osages et, c’est la culture du maïs qui les maintenait dans leurs villages plutôt que d’être continuellement nomades comme l’étaient quelques-unes des tribus des Plaines qui leur étaient apparentées. La culture et l’entretien du maïs était le domaine particulier des femmes. Les hommes pouvaient les aider dans les champs, mais toujours sous la direction des femmes qui avaient la sagesse de la terre et les êtres qui s’y enracinaient et étaient en harmonie avec les rythmes de Grand-Mère Lune. Il y avait aussi des hommes qui, le plus souvent à la suite d’un rêve puissant ou d’une vision, s’habillaient et se comportaient comme des femmes et excellaient au jardinage et autres occupations féminines. On les appelait mi-xu-ga, ce qui signifie «inspiré par la lune».

Les jardins familiaux avaient en général moins d’un demi-acre de superficie, ils étaient situés sur les alluvions fertiles au bord des rivières. Avec une houe faite de l’os de l’épaule d’un Elan, les femmes nettoyaient la terre pour la débarrasser des mauvaises herbes. De nombreuses femmes de la tribu d’antan disaient sque les plus envahissantes de ces mauvaises herbes étaient apparues avec l’homme blanc.

ma_s3

Le jour des semailles, la femme se teignait une partie des cheveux, elle peignait des lignes rouges et bleues au bas de son visage pour figurer le soleil et la pluie, puis elle se hâtait vers son champ qui attendait la semence. D’abord, elle faisait sept buttes avec sa houe et, tout en chantant et en marquant le rythme avec son plantoir, elle ensemençait ces buttes avec des graines spécialement conservées d’épis de maïs sacrés.

Creusant un trou sur le versant sud de la petite butte, elle y mettait une graine et tassait le sol avec son pied. Ensuite elle plaçait deux graines dans la deuxième butte, trois dans la troisième et ainsi de suite. En travaillant elle chantait l’acte sacré qu’elle accomplissait, donnant un sens magique, fructueux au tassement du sol avec son pied car elle imaginait la germination et la fructification du maïs :

 Je marque mes empreintes ! Soulevant la poussière,

Le sol s’étend, moelleux

Je marque mes empreintes ! Les petites buttes sont alignées

Les buttes sont dans la lumière du jour

Je marque mes empreintes ! J’en arrive maintenant à l’acte sacré

Donne-moi les sept graines.

Je marque mes empreintes ! Vois les brins qui frémissent au vent

La tige se dresse ferme et droite

Je marque mes empreintes ! Vois, la tige est articulée

La plante a bourgeonné

Je marque mes empreintes ! Les brins soupirent dans le vent

Les branches à épis des tiges.

Je marque mes empreintes ! Je cueille les épis,

Il y a de la joie dans ma maison.

Ah, le jour de satisfaction.

 Après avoir semé le maïs sacré, elle continue à semer le reste du champ, faisant des buttes pour les courges entre celles du maïs, semant des haricots qui pourraient ainsi grimper et s’enrouler autout des jambes de maïs. Plus tard, elle sèTerreait les citrouilles, les coloquintes, les tournesols et les melons. Le maïs osage était renommé parmi de nombreuses autres tribus parce qu’il atteignait souvent dix pieds de haut et pouvait porter jusqu’à huit ou neuf épis.

trois sœurs2

Ma_s1

Des méthodes culturales nouvelles. La plus connue qui est aussi la plus efficace et hélas ! la moins appliquée est la culture dite des « trois sœurs ». Les trois plantes sœurs sont le maïs, le haricot et la courge. La tige de maïs sert de support au haricot qui grimpe vers la lumière ; il capte l'azote de l'air qu'il concentre dans ses racines et donc dans le sol, ce dont profite le maïs qui peut ainsi de passer d'engrais chimique azoté. Les larges feuilles de la citrouille tapissent le sol, maintiennent sa fraîcheur et limitent l’évaporation.

Ainsi les travaux des semailles s’achevaient et les jardins seraient seulement cultivée encore une ou deux fois avant que la majorité de la tribu parte en campagne d’été de chasse au bison.

Qu'avons-nous fait du maïs des Indiens ?

mais_ogm_1

quatre variétés de maïs OGM

Ne jouons-nous pas  là un jeu dangereux ? S'agit-il vraiment de nourrir la planète ? Réfléchissons bien.

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R
L’association du maïs, de la courge et du haricot n’est pas innocente et trouve son origine dans les mythologies Amérindiennes. La méthode des « trois sœurs » ou du « jardin Iroquois » qui consiste à cultiver simultanément maïs, fèves et courges (ou encore potirons, calebasses, courgettes, pastèques etc.), est une technique agricole ancestrale de culture associée pratiquée par les Amérindiens d’Amérique du Nord ou Centrale depuis plus de 6000 ans. Très utilisée chez les Iroquois, il s'agit pour eux d'une trinité divine qui a jailli de la tombe de la Terre mère, morte d'avoir enfanté les jumeaux Bien et Mal. Cette technique des « trois sœurs », qui est particulièrement adaptée aux climats tempérés ou secs, connaît depuis quelques années un regain d’intérêt important chez ceux qui pratiquent la permaculture (mode d'agriculture qui prend en considération la biodiversité de chaque écosystème pour une production agricole durable, très économe en énergie et respectueuse des êtres vivants). <br /> <br /> <br /> <br /> D’un point de vue botanique, ces trois plantes se complètent harmonieusement et bénéficient l’une de l’autre tout en conservant la fertilité du sol d’année en année. Les plants de maïs jouent le rôle de tuteur pour les haricots grimpants. Les plants de haricots fixent dans le sol l’azote dont les autres plantes ont besoin. Quant aux courges, elles fournissent avec leur feuillage abondant une couverture qui aide à la fois à conserver un taux d’humidité constant dans le sol et à réduire la prolifération des mauvaises herbes. En fin de saison, les déchets résiduels de chaque plante constituent la base d’un compost riche qui peut être réincorporé au sol. D’un point de vue nutritif, la culture des trois plantes génère une alimentation tout à fait équilibrée. Riche en glucides et en protéines, le maïs est un aliment énergétique qui contribue toujours à l’équilibre alimentaire de nombreuses sociétés. Les haricots secs sont riches en protéines et contiennent même les acides aminés qui manquent au maïs. Finalement, les courges (et leurs graines) sont sources de vitamines et de lipides.  <br /> <br /> <br /> <br /> On peut supposer que les premiers à pratiquer la méthode des « trois sœurs » furent les Mayas, puisque le maïs est originaire du Mexique où il est cultivé depuis plus de 9000 ans (le Popol Vuh, livre sacré des Mayas, fait référence à cette triade agricole et alimentaire). Ils ont appelé cette technique « milpa » et les Mexicains utilisent encore aujourd'hui ce terme pour désigner la méthode des « trois sœurs ». Elle est toujours pratiquée par les agriculteurs autochtones afin de préserver les diverses variétés de maïs traditionnelles de la contamination des semences par des OGM car, malheureusement, des études ont confirmé que des transgènes ont migré vers les cultures traditionnelles. La contamination de plusieurs lots de maïs mexicains s'est avérée et ces résultats sont d’autant plus graves parce que le Mexique, berceau de la culture du maïs, est considéré comme le centre de diversification génétique de cette céréale. Il ne faut pas que la lutte contre la faim servent de prétexte aux multinationales et autre lobbies afin d'augmenter les rendements et d'imposer leur dictat qui vise en premier le profit et non pas le bien commun.<br /> <br /> <br /> <br /> Par contre, la milpa, ou méthode des « trois sœurs », est une culture très productive au point que la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) considère que, lorsqu'elle est associée à la tenue d'un petit potager vivrier complémentaire (appelé au Mexique le "solar"), elle est une solution pour atteindre la souveraineté alimentaire dans les pays où elle est cultivée. À l'inverse bien entendu, de la monoculture qui n'est pas recommandée sur le plan agronomique, tellement elle comporte d'aspects et effets négatifs (dégradation, appauvrissement et contamination des sols, baisse de la biodiversité, perturbation des écosystèmes etc.).<br /> <br /> <br /> <br /> Plus d'information sur la page web de GRAIN ici >>> http://tinyurl.com/y2q2n7h4 (GRAIN est une petite organisation internationale qui soutient la lutte des paysans et des mouvements sociaux pour renforcer le contrôle des communautés sur des systèmes alimentaires fondés sur la biodiversité). <br /> <br /> <br /> <br /> Voir aussi le documentaire "Vers d'autres mondes - Le mais mexicain, un grain de resistance" (2014) France 5 >>> http://tinyurl.com/y46ma2ar<br /> <br /> <br /> <br /> NOTE : Une série limitée de 1 dollar américain a été frappée en 2019 avec à l'avers une effigie de Sacagawea, portant dans son dos, son fils Jean-Baptiste Charbonneau et, au revers, une Amérindienne cultivant des courges, du maïs et des haricots selon la méthode des « trois sœurs » [page web >>> http://tinyurl.com/y597c9ta]<br /> <br /> <br /> <br /> Raphaël Ponce
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