Les chefs indiens qui ont été les invités d'OK-OC (1/3) :
Le chef des Ottawas,
Charles Dawes
Charles Dawes sur la Place Nationale de Montauban
Le chef des Ottawas d'Oklahoma, Charles Dawes avait été invité par l’association Oklahoma-Occitania en mai 1997 et avait séjourné pendant plus de deux semaines dans notre région où il avait rencontré des milliers de personnes à Caussade, Toulouse, Carcassonne, Lavercantière, Montauban, Moissac, Nègrepelisse, Labastide-Saint-Pierre, Donzac, Dunes, Saint-Nicolas-de-la-Grave, Montbeton.
Dans toutes ses interventions publiques, notamment au forum des langues à Toulouse aussi bien que dans les établissements scolaires, Charles Dawes avait insisté sur ce message : « Ne laissez pas s’éteindre votre culture, préservez votre langue et votre tradition. La langue est la base de tout ». Aussi avait-il été visiblement impressionné par la visite qu’il avait faite à l’école occitane bilingue de Pomponne à Montauban.
Il s’était également intéressé au passé résistant de Montauban et de notre département, lors de la deuxième guerre mondiale. Ce qui lui avait rappelé le martyre des anciens Ottawas, qui ne furent vaincus que par une écœurante guerre bactériologique.
Charle Dawes était un homme bon et généreux. Il fut l’un des grands chefs des Ottawas, un digne successeur du chef Pontiac (1).
Pontiac, chef des Ottawas, peint par John Mix Stanley
C’est avec une grande tristesse que nous apprenions le décés dans sa soixante-dix-huitième année du chef des Ottawas d’Oklahoma, Monsieur Charles Dawes. L’association OK-OC adressait ses condoléances attristées à son épouse Rene, à sa fille et à toute sa famille, ainsi qu’à la tribu Ottawa d’Oklahoma et leur renouvelait ses sentiments de profonde et chaleureuse sympathie.
1. Pontiac
voyait dans les Anglais une menace pour tous les Indiens. Il alla voir les
autres tribus dont certaines étaient ennemies des Ottawas et grâce à son talent
d’orateur, parvint à les réunir. Les
Wyandots (Hurons), les Shawnees, les Annishinabes, les Miamis, les Senecas
(Iroquois), les Lennapes (Delawares), les Shawnees et d’autres encore
répondirent à l’appel et entrèrent dans la puissante Confédération Pontiac. La
rébellion éclata en mai 1763 avec le siège de Fort Detroit. En deux mois, neuf
des onze forts anglais de la région furent pris. Pontiac fut bel et bien sur le
point de l’emporter. Mais, à l’insu de Pontiac, la France avait signé sa
capitulation à Paris. Pontiac entendit parler de ce traité en juin mais il
refusa de croire que la France renonçait à l’appuyer. N’ayant plus à combattre
les Français, l’armée anglaise lança des offensives massives contre les
Indiens. Pontiac et ses alliés tinrent bon.
Désireux
d’en finir, le commandant en chef anglais, Jeffrey Amherst mit la tête de
Pontiac à prix et proposa une tactique odieuse, la guerre bactériologique :
« Ne pourrait-on pas inoculer la variole à ces tribus rebelles ? Tous les
moyens en notre pouvoir sont bons pour les soumettre. Essayez de contaminer les
Indiens avec des couvertures afin d’anéantir cette race abominable. »
Shawnees,
Lenapes et Ottawas contractèrent la variole, contaminés par les couvertures de
Fort Pitt :
« Une terrible maladie s’abattit sur nous. Les tentes se vidaient de
leurs habitants et il ne restait que des cadavres dans les tentes. Des familles
entières furent décimées par ce terrible fléau. », se lamentait Pontiac.
Il eut
la confirmation de la capitulation française en octobre. Cette nouvelle cassa
l’élan des Indiens qui n’espéraient plus l’arrivée des renforts. En 1769, six
ans seulement après ses incroyables succès contre les Britanniques, Pontiac
mourut assassiné dans l’antique cité de Cahokia. Mais il ne vécut pas en vain.
Sa conception de l’unité indienne allait influencer les générations futures.