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Oklahoma-Occitania
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Oklahoma-Occitania
  • Échanges culturels entre les Occitans de France et les Indiens d'Amérique (USA, Canada) : tribus Osage, Kiowa, Comanche, Cherokee, Pawnee, Choctaw, (Oklahoma), Lakota (Sud Dakota), Innu (Canada), etc.
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10 août 2009

Séquoia et Eldorado

Les présents tant oubliés

Amérique du Nord


sequoia1Il était une fois un membre courageux de la tribu Cherokee victime d’un accident de chasse. Immobilisé à jamais par ses blessures, il aurait pu se laisser ronger par l’ennui. Par un de ces efforts de l’esprit que l’esprit seul peut expliquer, il se lança dans une opération de grande envergure qui l’occupa le reste de sa vie : réussir à écrire la langue orale de son peuple. Il rassembla les mots, chercha un système et arriva enfin à un alphabet de 86 signes.

                            sequoia2

Cette merveille fut adoptée en 1821 par le Conseil des Anciens et permit de transcrire les mots et peut-être de préserver les anciennes traditions amérindiennes qui, sans cela, auraient pu se perdre. Le gouvernement des USA donna son aval à cette recherche et ses résultats. Quand ce même gouvernement décida de chasser les Cherokees de leur terres ancestrales vers celles d’Oklahoma, peut-être pour faire oublier son acte odieux, il décida de donner à l’arbre le plus beau, le plus majestueux, le plus grandiose de l’Ouest des USA, le nom de l’inventeur de l’alphabet, Sikwayi, qui devint séquoia, un nom si présent mais, comme tous les noms, à l’origine si oubliée.

sequoia3 Séquoias en Californie

Rappelons qu'un séquoia a été planté sur la terre indienne du Jardin des Plantes de Montauban en juillet 1992 par une jeune indienne Cherokee d'Oklahoma nommée Vanessa Williams

Amérique du Sud

guatavita1Il était une fois un chef de tribu indigène de l’actuelle Colombie, les Chibca, dont les Conquistadors découvrirent une qualité qui les rendit fous. Une fois par an, d’un radeau allant vers le centre du Lac de Guatavita, un chef, cérémonieusement, se jetait dans l’eau merveilleusement bleue. Il avait la particularité d’être couvert d’une pellicule d’or qu’une crème adhésive avait fixée à sa peau. Nous ne savons si c’est par les dires ou par traduction que les Espagnols appelèrent cet homme : Le Doré. Jamais ils ne purent assister à la cérémonie du plongeon. L’homme savait-il nager ou chaque chef se sacrifiait-il ainsi à son peuple ? La crème adhésive résistait-elle dans l’eau ? Toujours est-il que les Espagnols, qui avaient déjà la fièvre de l’or, tentèrent de draguer le lac pour en sortir la fortune supposée. Ce fut en vain.

orellanaLe compagnon de Pizarro, Francisco de Orellana, plus fou que les autres peut-être parce que son nom commençait par or, tenta de trouver le bon lac et cette quête fut celle de l’Eldorado. Un échec retentissant raconté dans un film palpitant. En conséquence nous vivons toujours avec ce rêve qui, avec ou sans or, est celui du pays des merveilles.

Voici deux hommes pour un continent, dont les noms traversent les langues, alors que les langues de leurs descendants touchent le bord du néant.

27-09-2009 J-P Damaggio

Sources : Le livre de Enzo La Stella T., Uomini dietro le parole, Editore Mursia, 1992 

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Commentaires
J
... sont partout les mêmes, ou presque. Ils prétendent apporter la civilisation, la modernité, le bien-être, la richesse ; en fait ils se conduisent en parasites ou en prédateurs. Plus ou moins férocement, bien sûr. Ne faisons pas d'angélisme : certains, parmi les peuples colonisés, avaient été auparavant des colonisateurs. C'est le système qui est condamnable : celui de l'accumulation des richesses au détriment du système de répartition et de solidarité. N'oublions jamais que notre prospérité, notre confort actuels (pas pour tous, bien sûr) sont en partie dus à l'esclavage et la colonisation des peuples d'Afrique, d'Asie et d'Amérique. On parle souvent de la dette des pays pauvres. Et s'il fallait, à l'inverse, chiffrer la dette des pays riches... Cinq siècles de parasitisme !
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M
...de l'arbre et de cet eldorado qui rendit fous les hommes à moins qu'ils ne le fussent déjà ! exécrable faim, ou soif, de l'or disait déjà un romain.<br /> Si un jour je retourne au jardin des plantes de Montauban, je jetterai un oeil à ce séquoia, symbole nominal d'une triste histoire.<br /> Je me demande Jean-Claude si les colonisateurs de l'Amérique centrale ne furent pas pires que ceux de l'Amérique du Nord ! bonne soirée.
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