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Oklahoma-Occitania
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Oklahoma-Occitania
  • Échanges culturels entre les Occitans de France et les Indiens d'Amérique (USA, Canada) : tribus Osage, Kiowa, Comanche, Cherokee, Pawnee, Choctaw, (Oklahoma), Lakota (Sud Dakota), Innu (Canada), etc.
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16 septembre 2010

Pour combattre l'obésité...

Le régime préhistorique 



Il suffit de se promener dans les rues ou dans les magasins de Pawhuska (Oklahoma) pour s'en convaincre : l'obésité fait des ravages, notamment chez les autochtones, c'est à dire ici les Osages.

washington_irving_meets_the_osage

Washington Irving rencontre les Osages. Huile/toile de Wayne Cooper

osageWarriorLes Osages de la tradition ancestrale, chasseurs-cueilleurs et quelque peu agriculteurs, étaient décrits en 1835 par Washington Irving dans son livre " A tour on the Prairie " comme étant « Les Indiens les plus beaux et les mieux faits que j'aie jamais vus dans les régions de l'Ouest. Ils ne sont pas encore assez civilisés pour quitter leurs habitudes de chasseurs et de guerriers, et leur pauvreté les empêche de déployer aucune espèce de luxe. » Les hommes atteignaient parfois des tailles de six pieds et demi (2m) et étaient parfaitement proportionnés, leurs mouvements gracieux, leur torse bien développé, leur taille mince et leurs membres élancés.

guerrier-chasseur osage peint par G. Catlin

Il arrive, encore aujourd'hui, de rencontrer des Osages correspondant à Homme_Cro_Magnoncette description. Ce n'est pas le cas de la majorité. Les temps ont bien changé au pays des Osages. L'embonpoint a arrondi les formes, et enveloppé les muscles. Chez nous aussi, du reste, on observe les mêmes changements. Surtout si nous nous comparons à nos ancêtres de Cro-Magnon

Donc, ne nous moquons pas : nous n'en sommes pas encore arrivés au point où en sont les Américains des États-Unis mais nous y allons à grande vitesse. Et cela est vrai de tous les pays dits occidentaux. Pour les mêmes raisons : l'alimentation, les modes de déplacement, le stress aussi.

Nous nous limiterons ici à l'examen des régimes alimentaires des populations des "pays riches"

Ob_sit_

AILHAUDLe déséquilibre entre oméga-3 et oméga-6 dans notre alimentation se creuse depuis 40 ans, notamment du fait des méthodes d'élevage. Les  oméga-3, 6 et autres oméga sont des acides gras polyinsaturés résultant de la digestion des lipides (graisses et huiles d'origine animale ou végétale). Un chercheur de l'université de Nice, Gérard Ailhaud, en collaboration avec le CNRS vient de le montrer : des souris nourries avec une alimentation reproduisant le rapport oméga-3/oméga-6 de notre alimentation aboutit progressivement à une surcharge pondérale et à l'obésité après quelques générations (un groupe témoin de souris identiques, nourries en respectant un rapport oméga-3/oméga-6 équilibré, conserve un poids normal à chaque génération). La grande découverte donc est l'héritabilité de l'obésité.

Mais qu'en est-il de ce rapport ? Les autorités sanitaires préconisent un rapport de 5 oméga-6 pour 1 oméga-3. Dans notre alimentation il est de 15/1 et aux États-Unis de 40/1

Alors, où les trouve-t-on ces fameux oméga ?

Les oméga-3 proviennent du colza et de certains poissons gras (sardine, maquereau...) Les oméga-6 sont dans la plupart des huiles végétales, des graines et des céréales, mais aussi dans les œufs ou certaines viandes en quantité variable selon l'alimentation des animaux.

Et c'est là, justement que le bât blesse. Pour gagner en productivité dans l'alimentation des animaux d'élevage, les tourteaux de maïs, riches en oméga-6, ont supplanté l'herbe des verts pâturages qui apportait les oméga-3. Les viandes et les laitages que nous consommons en excès sont donc déjà trop riches en oméga-6. Une surconsommation de hamburgers, BigMacs et autres hot dogs expliquerait la situation et devrait donc être fortement déconseillée. Mais alors, que faudrait-il faire ? C'est là que certains préconisent le retour à une diététique ancestrale, ce qu'ils nomment :

Le régime préhistorique


L’épidémie d’obésité touche deux Américains et un Français sur dix. Le diabète progresse. Sans parler des maladies cardio-vasculaires et des cancers dont le reflux se fait attendre. A l’origine de ces maladies non-transmissibles : l’interaction de facteurs génétiques et environnementaux, dans lesquels l’alimentation tient une large place. Le Dr Boyd Eaton (université Emory, Atlanta, Georgie) a émis en 1985 l’hypothèse qu’un retour au régime alimentaire préhistorique pourrait nous rendre non seulement la ligne, mais aussi la santé.

Que mangeaient nos ancêtres ?

 

Premier constat : les produits de la cueillette y abondent : fruits, légumes, plantes sauvages, baies, noix, rhizomes fournissent jusqu’à 70% de la base de subsistance. Les végétaux sont consommés peu après leur cueillette, sans transformation. Les plantes d’alors sont plus riches en protéines que les céréales modernes, et surtout plus généreuses en vitamines, minéraux et composés phytochimiques. Sur la base d’un apport énergétique quotidien de 3 000 calories, Eaton estime que nos ancêtres du Paléolithique supérieur recevaient 3 à 10 fois plus de vitamines que nous.

A côté des produits de la cueillette, la viande occupe une place importante, La chasse, mais aussi le charognage des gros animaux fournissent des muscles et surtout des abats, très recherchés pour leur haute densité nutritionnelle. 

Mais la viande du Paléolithique n’est pas celle de votre boucher. Les animaux sauvages qui se nourrissent de plantes sauvages donnent une viande maigre, dont le contenu en graisses ne dépasse pas 4%, au lieu de 25% aujourd’hui. Ces graisses réalisent un équilibre quasi-idéal entre les deux familles d’acides gras essentiels, Oméga 3 et Oméga 6. . Les Préhistoriques ne consommant aucun laitage, ils reçoivent deux à trois fois moins de graisses saturées que l’homme moderne.

homme_prehistoriqueL’inconvénient d’un tel régime est qu’il n’est pas évident de retrouver l’exacte reproduction des aliments que nos ancêtres consommaient. Il faut donc essayer de s’en rapprocher le plus près possible en excluant par exemple le lait, le sucre et le sel, et de privilégier les fruits et les légumes, les viandes maigres, le poisson...

Il n'est donc pas évident de donner des exemples clairs de menus à adopter pour un régime préhistorique. Néanmoins, il est possible de se rapprocher du régime préhistorique en suivant les quelques conseils que propose cet article.

Le premier conseil est de revenir au vrai goût des aliments, en supprimant le sucre et le sel.   

Le second est de supprimer le lait : mal digéré, il n'a que peu d'utilité dans une alimentation. Les céréales et plus particulièrement les céréales raffinées (pains blanc, gâteaux, farine, céréales du petit déjeuner) doivent être exclues.

Toutes les noix sont conseillées (cajou, macadamia, noix du Brésil, amandes, châtaignes, noisettes ...). Elles apportent notamment de l'acide alpha-linoléique, un acide gras essentiel de la famille des oméga 3.

Pour la viande, préférer les viandes maigres (volaille, lapin), faibles en graisse. Consommer du poisson, pour l'apport en oméga 3 et 6. Dans la mesure du possible, privilégier les viandes / poissons élevés le plus naturellement possible, ou mieux, le gibier et les poissons péchés (et non élevés en ferme aquacole).

Les abats sont de très bonnes sources de protéines et de vitamines. Le foie est par exemple très riche en vitamine A et B9.    

Les crustacés, mollusques et autres fruits de mer sont conseillés pour leur apport en minéraux (zinc, fer, sélénium ...)

Les légumes, fruits, baies et tubercules sont bien sûr la base de ce régime. Il faut toutefois éviter les pommes de terre (index glycémique élevé, préférer les patates douces) et les carottes (même problème) et privilégier les végétaux issus de souches "anciennes" ou "sauvages". Les plantes aromatiques sont riches en anti-oxydants, à consommer sans modération.

Bon appétit

Sources :

  • Washington Irving, A Tour On the Prairies, University of Oklahoma Press, Norman, p.22
  • Humanité dimanche du 5 au 18 août, p.50

 

 

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