l'animal sacré des Osages
Le dernier bison
Le bison était - et est encore - l'espèce animale sacrée des Indiens des Plaines dont les Osages font partie. Ceux-ci organisaient chaque année, au printemps et en automne, deux grandes campagnes de chasse qui leur procuraient non seulement la viande mais d'autres biens nécessaires à la vie quotidienne : peaux, os, cornes, sabots. Les bisons avaient une telle importance que l'on qualifie leur mode de vie de "culture du bison". Bien sûr, d'autres animaux étaient chassés : cerf, lapin, dindon, castor, etc. Mais le bison était de tous le plus important.
Le territoire de chasse des Osages s'étendait sur quatre Etats actuels : le Missouri (où ils avaient leurs villages permanents), le Kansas, l'Oklahoma et l'Arkansas. Un espace grand comme les deux-tiers de la France
En 1877, un troupeau de 40 000 bisons fut signalé au nord de la rivière Canadian, près de Fort Supply. En cette même année, l'effectif du troupeau avait été tellement réduit par les chasseurs blancs que les Cheyennes et Arapahos qui avaient grand besoin de viande pour l'hiver n'en avaient ramené qu'une quantité très insuffisante. En 1879, la campagne de chasse des Osages fut presque un échec total. En 1885, un petit troupeau avait été vu dans le Panhandle (la bande étroite dans le nord-ouest de l'Oklahoma). Le dernier bison sauvage d'Oklahoma, un vieux mâle solitaire, fut tué à Cold Spring, dans le comté de Cimarron, en octobre 1890.
Aujourd'hui les bisons sont de retour chez les Osages. Le comté Osage qui a encore le statut de réserve possède un bien immense aux yeux des Osages. Au nord de Pawhuska, leur capitale administrative, la Prairie des grandes herbes est une réserve dans la réserve. Ici, ce mot souvent connoté négativement doit être pris au sens de territoire réservé, à la vie sauvage. Le bison y a été réintroduit et s'y plaît depuis plus de vingt ans. Cette réserve de 120 à 150 km² héberge un troupeau d'environ 3 000 bisons qui y vivent paisiblement et se reproduisent. Le seul contrôle est celui de l'effectif qui ne doit pas excéder la capacité nutritionnelle de la réserve.