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Oklahoma-Occitania
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Oklahoma-Occitania
  • Échanges culturels entre les Occitans de France et les Indiens d'Amérique (USA, Canada) : tribus Osage, Kiowa, Comanche, Cherokee, Pawnee, Choctaw, (Oklahoma), Lakota (Sud Dakota), Innu (Canada), etc.
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27 janvier 2018

devoir de mémoire...

Ce que nous avons appris

des Indiens d'Amérique

 

En politique : Le concept de démocratie

Les méthodes de gouvernement des États-Unis et des pays européens ne doivent pas tout aux exemples les plus connus de la Grèce, de Rome et du droit commun britannique. Les concepts de démocratie vécus par les Indiens d’Amérique ont également joué un rôle. Les immigrants venus en Amérique à l’époque coloniale cherchaient la liberté. Ils en ont trouvé l’exemple dans la confédération des Iroquois, comme chez d’autres nations indiennes du continent.

4 - Iroquois Canadian Warrior (based on a detail from Benjamin West's painting

 

 En médecine : l’utilisation des plantes médicinales inconnues en Europe

Passiflora_caerulea_(makro_close-up)

Passiflore *

Chaque tribu avait (et dans de nombreux cas, l’utilise encore), son propre système de médecine à base de plantes souvent à bien des égards, bien supérieure à la médecine européenne pratiquée par les pionniers de l’époque. En fait, les premiers colons ont été surpris de voir les Indiens soigner des blessures qu’ils considéraient fatales.

 En philosophie : le lien universel ; le cercle sacré, la Terre-Mère

 cercle de vie03

 

Tous reliés : « Mitakuye Oyasin ». Nous sommes tous apparentés disent encore les Sioux-Lakotas . Ils entendent par là non seulement les peuples qui composent l’humanité mais aussi les autres êtres vivants, animaux et végétaux ainsi que les roches et minéraux. Aucun de ces éléments n’est supérieur à un autre, tous égaux sur un même cercle. C’est le cercle sacré.

La terre  est notre mère. Ce concept de Terre-Mère des Indiens est différent de celui de Terre nourricière des Européens. En effet ce dernier est un concept anthropocentré, environnementaliste,  étranger à la philosophie amérindienne qui privilégie l’humilité et l’harmonie.

Il en découle une gestion parcimonieuse des ressources naturelles.

 

En agriculture : des plantes nouvelles, des méthodes nouvelles

 Le maïs, tellement commun dans nos champs, n’a pas toujours été la fière céréale aux épis géants que nous connaissons. Il n’était à l’origine qu’une petite graminée que des générations d’Indiens, durant des millénaires, ont modifiée en sélectionnant les variétés favorables.

La pomme de terre, sans laquelle nos ancêtres pouvaient mourir de famine, est aussi une culture découverte chez de modestes Indiens d’Amérique du sud.

 Le haricot a remplacé avantageusement la fève que connaissaient nos anciens avant l’importation  des mongettes

 Enfin, citons en vrac l’ananas, l’arachide, le cacao, les courge, courgette, potiron, citrouille, le piment et le poivron, la tomate, le topinambour, le tournesol,  la vanille. Toutes ces plantes cultivées ont été importées d’Amérique avec les conseils des agriculteurs indiens.

 Des méthodes culturales nouvelles. La plus connue qui est aussi la plus efficace et hélas ! la moins appliquée est la culture dite des « trois sœurs ». Les trois plantes sœurs sont le maïs, le haricot et la courge. La tige de maïs sert de support au haricot qui grimpe vers la lumière ; il capte l'azote de l'air qu'il concentre dans ses racines et donc dans le sol, ce dont profite le maïs qui peut ainsi de passer d'engrais chimique azoté. Les larges feuilles de la citrouille tapissent le sol, maintiennent sa fraîcheur et limitent l’évaporation.

trois sœurs2 Et dans nos basses-cours n’oublions pas la présence des dindes venues, elles aussi, « d’Inde » occidentale ; autrement dit d'Amérique.

dinde

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* La passiflore est particulièrement réputée pour ses propretés relaxantes : une alliée précieuse si l'on est sujette au stress, à l'anxiété ou encore aux troubles de l'humeur liés à la ménopause. Elle combat aussi tous les symptômes du stress comme les palpitations cardiaques, les spasmes nerveux ou encore l'insomnie. Cerise sur le gâteau : la passiflore ne provoque pas d'accoutumance, contrairement à bon nombre d'anxiolytiques ou de somnifères…

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Commentaires
M
Merci pour toutes ces précieuses infos J-C et Raphaël.Dans un domaine plus folklorique, nos amis punks leur doivent la crête.Lors des voyages de Cartier, celui-ci remarqua que les autochtones savaient guérir le scorbut en outre.<br /> <br /> P.S : je confirme pour la passiflore.
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R
PS/ Correction première phrase (mots oubliés) : ... l'étendu des échanges entre Amérindiens ET EUROPEENS ...
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R
Oui, l'étendu des échanges entre Amérindiens est très vaste et je n'ai pas évoqué les domaines artistiques. Concernant la musique, il y a un excellent documentaire qui est sorti récemment et qui a été diffusé sur ARTE en novembre dernier : « Rumble! Le rock des Indiens d'Amérique ». <br /> <br /> <br /> <br /> "Longtemps occultée, l'influence de la musique traditionnelle amérindienne sur la musique populaire américaine, des premiers bluesmen aux stars du rock des années 1980, est indéniable. Le titre instrumental «Rumble», tube à la guitare sorti en 1958, composé et joué par le descendant d'une tribu shawnee, Link Wray, d'abord interdit à la radio, a marqué la jeunesse de Jeff Beck ou de Jimmy Page, qui ont longtemps ignoré les ascendances de son créateur. Le bluesman Charley Patton, métis choctaw, ou encore Jimi Hendrix, métis cheerokee, ont eux aussi joué un rôle majeur dans l'évolution de la pop américaine". <br /> <br /> <br /> <br /> "Révélateur, dans tous les sens du terme... Ce documentaire captivant démontre avec éloquence l'influence autochtone sur près d'un siècle de musique populaire... ». Justin Lowe, The Hollywood Reporter. <br /> <br /> <br /> <br /> [Bande annonce >>> https://is.gd/jNc6Bs]<br /> <br /> <br /> <br /> Ce documentaire est assez complet et pertinent, très bien référencé. Un petit bémol cependant, je regrette beaucoup qu'on y est pas évoqué Joséphine Baker. Tout le monde connait ses origines africaines, mais peu de gens savent que, comme Jimi Hendricks et Elvis Presley, elle a des origines amérindiennes cherokee. Elle a été élevée par sa tante, une Cherokee, qui lui appris les danses traditionnelles. L'influence de J. Baker est considérable. Elle fut la première à introduire le charleston en France en 1925 et il est intéressant de remarquer qu'aujourd'hui, les danseurs de hip-hop et de deep house reprennent bon nombre de pas issus du charleston. D'autre part, Joséphine Baker est une pionnière de la danse moderne qui commence à s'affirmer à cette même époque (en Allemagne et aux U.S.A, vers 1920). Après la Seconde Guerre mondiale, la danse moderne a engendré la danse contemporaine. Bref, c'est surtout la danse et les autres arts aussi, mais pas directement la musique, vu qu'elle n'était pas musicienne. Je me dis que c'est peut-être pour cela qu'ils n'ont pas parlé d'elle dans le film « Rumble! Le rock des Indiens d'Amérique » (?).
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R
Voici quelques autres choses qui nous viennent des Indiens d'Amérique :<br /> <br /> <br /> <br /> - La raquette des neiges : selon la légende, c'est en observant la perdrix, l'un des rares animaux à marcher sur la neige sans s'enfoncer, que les Amérindiens ont eu l'idée de fabriquer des raquettes leurs permettant d'en faire autant. Chaque nation a conçu des raquettes adaptées à ses activités et à la géographie de son milieu : raquettes des Cris, étroites et longues, à bouts relevés, pour terrain plat ou lacs gelés; raquettes rondes et larges des Montagnais (Innus) pour les parcours escarpés ou dans la neige épaisse; raquettes huronnes en forme de goutte d'eau pour les pistes et les sous-bois dégagés; queues de castor, patte d'ours, morue, ski-doo etc. Les Amérindiens du Québec, plus particulièrement ceux du village des Hurons (réserve de Wendake), ont joué un rôle important dans la modernisation de l'industrie de la raquette. [Notons aussi le "toboggan" qui, chez les Amérindiens, était une sorte de traîneau sans patins constitué d'une ou de plusieurs planches de bois incurvées vers le haut à l'avant et destiné au transport de charges sur la neige, tiré par un homme à l'aide d'un bandeau placé sur le front ou par un attelage de chiens - Je mentionne également le kayak, la parka et l'anorak, utilisés depuis fort longtemps par les Inuits, même s'ils sont davantage apparentés aux peuples habitant les régions arctiques asiatiques qu'aux peuples amérindiens (les mot "kayak " et "parka" sont d'origine inuit, "anorak" d'origine groenlandaise)].<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> - Le canoë : le canoë des Amérindiens avait un rôle central dans leur vie quotidienne et était utilisé sur les lacs et rivières pour le transport, le travail (pêche, chasse, cueillette), la guerre, les actes culturels et l'exploration des territoires. Parfaitement adapté au milieu, léger, très maniable, capable de transporter de lourdes charges, il est l'une des plus remarquables réussites de la technologie amérindienne. Il fut très rapidement adopté par les premiers explorateurs européens, puis il rendit possible l'établissement d'un réseau de routes fluviales qui reliaient entre elles de nombreuses régions du continent. Il est l'élément clef qui permit d'organiser le très lucratif commerce des fourrures. Il a aussi aidé les Français à vaincre les Anglais à plusieurs reprises (guerres inter-coloniales).<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> - Les chaussures adaptées à chacun des pieds, droit et gauche. Alors que, dans l'antiquité, le pied gauche et le pied droit étaient bien différenciés par les Grecs et les Romains, ce n'était pas le cas en France au Moyen Âge et au début de la Renaissance. Au Moyen Âge, pour préserver la chaussure et la faire durer longtemps, on inversait chaque matin les chaussures par rapport à la veille, afin que l'usure se fasse de manière plus uniforme. En contre-partie, les Amérindiens apprirent des Européens la semelle, qu'ils intégrèrent ensuite à la confection de leurs mocassins pour les faire durer plus longtemps en ne remplaçant que la semelle lorsqu'elle était usée (l'ajout des semelles aux mocassins s'est surtout généralisé chez les Indiens des Plaines). <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> - Le tabac : En 1492, lors de son expédition en Amérique, Christophe Colomb découvre le tabac chez les Amérindiens. Pour les Amérindiens, fumer le tabac est avant tout un geste rituel, qui permet de guérir les malades ou d'entrer en communication avec les esprits. Il peut aussi être fumé de manière récréative, par exemple lors de l'accueil d'un ami. Les feuilles sont roulées en forme de cigare ou cigarette, mais le tabac est plus souvent fumé dans des pipes aux tailles et aux formes très variées, réalisées de diverses manières et matériaux. Dans leur calumet, fumé à tour de rôle (par exemple entre négociateurs lors de la signature d'un traité), brûle également un mélange de plusieurs herbes, dont le tabac. Colomb en rapporte en Europe, à la Cour espagnole et portugaise, où il est pendant longtemps utilisé comme simple plante d'ornement. Ce n'est qu'au milieu du XVIe siècle que le médecin personnel de Philippe II d'Espagne commence à le promouvoir comme « médicament universel ». <br /> <br /> <br /> <br /> Il est introduit en France en 1556 par André Thevet, un moine cordelier qui, au retour de son séjour au Brésil, en fait la culture dans les environs de sa ville natale d'Angoulême. On l'appelle alors « herbe angoulmoisine » ou « herbe pétun » [le mot "pétun" vient des Tupis, des Amérindiens autochtones de la côte brésilienne et les colons français désignèrent ainsi une tribu iroquoise, les Pétuns (ou Khionontateronons ou Tionontati en iroquois), établie dans le Sud de l’Ontario au Canada. Ils étaient étroitement liés aux Hurons et on les appelait aussi "le peuple Tobacco" (Tabacco People - Tobacco Nation). Notons aussi au passage l'importance du tabac chez les Crow, où sa culture était considérée comme sacrée et elle était le privilège de la "société du tabac". Les jardins de tabac étaient des endroits dans lesquels on venait dormir pour obtenir des visions parce que le Sacré était tout proche]. <br /> <br /> <br /> <br /> Le tabac est ensuite popularisé grâce à Jean Nicot, l'ambassadeur de France au Portugal, qui envoie de la poudre de tabac à la Reine Catherine de Médicis afin de traiter les terribles migraines de son fils François II. Le traitement ayant eu du succès, le tabac devint ainsi « l'herbe à la Reine » et sa vente sous forme de poudre fut gérée par les apothicaires. Pour honorer Jean Nicot, le duc de Guise proposa d'appeler cette herbe "nicotiane" (qui donnera plus tard le mot "nicotine" pour désigner plus spécifiquement la molécule en partie responsable de la dépendance tabagique). La plante reçut de très autres nombreux noms parmi lesquels on peut citer « herbe à la reine », « médicée », « catherinaire », « herbe de Monsieur Le Prieur », « herbe sainte », « herbe à tous les maux », « panacée antarctique », « herbe à ambassadeur ».<br /> <br /> <br /> <br /> De nos jours, le tabac demeure une plante sacrée pour beaucoup d'Amérindiens et il très souvent utilisé lors de nombreux rituels et en offrandes. Lorsqu'il est fumé, la fumée porte les prières jusqu'au Créateur. Il n'était pas destiné à être utilisé comme le font la plupart des fumeurs des sociétés industrielles. En contre-partie, les Européens ont apporté l'alcool aux Amérindiens et les ravages parmi les populations autochtones furent considérables. L'alcool est toujours un grave fléau dans beaucoup de réserves amérindiennes aujourd'hui.<br /> <br /> <br /> <br /> «Les Blancs abusaient du tabac, la médecine sacrée des autochtones, et cela les rendait malades. Lorsque les autochtones ont abusé de la médecine des peuples blancs, le vin sacré de la messe, c'est devenu leur perte. " (Sun Bear).<br /> <br /> <br /> <br /> Raphaël Ponce
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