Histoire du Québec

La naissance de la Belle Province

Jacques Cartier

Jacques Cartier rencontre Donnacoma

A l’origine, Jacques Cartier atteignit le site de l’actuelle ville de Québec, lors de son second voyage d’exploration, en 1535. Il y retrouva le chef iroquois Donnacona, rencontré l’année précédente, dont il avait amené en France ses deux fils, Taignoagny et Domagaya, qui lui servirent ensuite de guides pour le voyage de 1535. En 1610, un rôle semblable sera joué par un jeune Huron/Wendat du nom de Savignon qui, confié à Samuel de Champlain pour voir la France, se montrera ensuite fort utile pour établir des liens avec les Indiens.

Samuel de Champlain

Inversement, Etienne Brûlé fut l’un des premiers « truchements » (= interprètes) de la Nouvelle-France, élément essentiel au négoce et aux échanges diplomatiques avec les Amérindiens. En 1610, on confia Brûlé à une tribu algonquienne afin qu’il puisse « voir le pays et apprendre leur langue et façon de vivre ». Il séjournera parmi les Amérindiens pendant plus de vingt ans. Il serait le premier Européen à atteindre le lac Ontario, en 1615.

Les relations entre la France et le Nouveau Monde commencèrent à s’établir sous Henri IV. En effet, en 1603, le calviniste Pierre Dugua, sieur de Mons, né à Royan, nommé vice-amiral et lieutenant général de la Nouvelle France par Henri IV, fut chargé de fonder une colonie permanente en Amérique du Nord, en échange de l’obtention du monopole du commerce des fourrures. Il se fit accompagner par le cartographe et explorateur catholique Samuel de Champlain, et l’île Sainte-Croix (état du Maine actuel) fut la première tentative d’établissement permanent en Acadie en 1604. Port-Royal fut fondé en 1605, puis Québec en 1608. De 1608 à 1613, le sieur de Mons assura donc l’entière subsistance des vingt-sept colons artisans qui contribuèrent à l’installation des Français. Par la suite, Richelieu organisa la Compagnie des Cent-Associés : fondée le 29 avril 1627, elle envoya l’année suivante une flotte de quatre vaisseaux transportant un contingent de quatre cents colons !

A chacune de ses expéditions, Samuel de Champlain (qui mourut à Québec en 1635) poursuivit sans cesse le rêve d’installer un poste de traite permanent. C’est à l’emplacement d’un ancien village amérindien, lieu que les Algonquins appelaient Kebec (signifiant « là où le fleuve se rétrécit »), qu’au début de juillet 1808 l’explorateur se livra à une telle aventure. Sise au confluent du Saint-Laurent et de la rivière Saint-Charles, la bourgade jouissait d’une position stratégique naturelle pour troquer et commercer en toute sécurité, avantages qui l’élèveront plus tard au rang de capitale de la Nouvelle-France. Samuel de Champlain fut également un fin observateur des mœurs amérindiennes qu’il décrivit et illustra de sa main.

Fondation de Québec par Champlain - peinture de Garneray, Paris - ex musée des arts africains et ocaniens

Quatre cents ans après, portons un regard sur la manière dont étaient considérés les peuples autochtones. Le souvenir philatélique émis pour l’occasion donne un aperçu de la prestance, de la tenue vestimentaire et de divers attributs végétaux et artisanaux, aussi bien des " Montagnais" que des "Almouchicois", dénommés tout naturellement "sauvages". En 1609, Champlain établit un conseil de cinq chefs, présidé par le chef Innu Chomina, afin de régler les questions d’intérêts communs entre Français et Amérindiens. Il furent plus de six cents indigènes, en juillet 1633, à s’assembler à Québec pour le troc, ce qui semble indiquer une bonne cohabitation entre les deux parties.

N.B. : Lorsqu’on croit avoir trouvé un passage vers la Chine, entre 1541et 1543, un millier de colons tentèrent de s’établir sur le site de Québec, baptisé alors France-Prime. Mais la maladie aura raison de cette entreprise. En 2005, des archéologues ont découvert l’emplacement de ce premier établissement français. Il s’agit du plus ancien site européen mis à jour au nord du Mexique, après la découverte, à Terre-Neuve, de vestiges vikings datant de l’an 1000. 

Norbert Sabatié.

Comments

[Jean-Claude]

Rendons à No-Bear l'ours qui lui appartient (et qu'il ne tuera jamais). Cette explication du mot Kebec, c'est lui, Norbert Sabatié qui la donne dans son article. Je n'y suis pour rien.
Amicalement
Jean-Claude Drouilhet

[Karleman]

Je viens d'en apprendre encore sur Champlain.
Et j'aime bien lorsque tu nous expliques les mots. Par exemple, Kebec, je ne connaissais pas le sens. Merci pour tout JC. à bientôt